Chapitre 1

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Le réveil sonne dans ma chambre. Merde, encore... Je suis déjà fatiguée alors que c'est que le premier jour après ces longues vacances. Je déteste le lycée surtout maintenant que Nathan n'est plus là... Nathan était la meilleure personne que j'ai rencontré, mon meilleur ami, malheureusement il ne fait plus partit de cette vie, de ce monde... On m'a souvent dit que ce sont les meilleurs qui partent en premier.

Nathan est mort dans une nuit d'orage, un accident de voiture l'a emporté, lui et moi on était au téléphone à ce moment-là, on devait se retrouver juste après puis tout d'un coup les cris de sa mère ont retentis dans le combiné de mon téléphone portable, à chaque fois que je m'endors je revis la scène, dans chacun de mes cauchemars je l'entends crier... Le pire, c'est qu'il est le seul à ne pas avoir survécu à cet accident, ses parents et sa sœur ont été blessés, mais au final, depuis ce temps, leur vie est morte, toujours dans le deuil comme moi, sa sœur est une bonne copine, enfin plus maintenant, nous sommes tellement détruites par la disparition de son frère que se voir est de la torture. Et comme chaque matin depuis presque 3 mois, je me dicte mon identité : Jessica Blanc dit plus souvent Jessy, 17 ans, allant au lycée depuis déjà deux ans. Humeur du jour : Comme d'habitude, affaiblie par son absence, comme d'habitude, désorientée dans ce monde injuste, comme d'habitude, je ne sais pas où trouver la force pour me lever le matin.

Il est déjà 8h45, plus qu'une heure pour me préparer. Je vais encore devoir supporter les regards de désolation de tout le monde, comme si tout d'un coup Nathan avait de l'importance pour eux, alors qu'ils ne connaissaient que ces putains de rumeurs qui défilaient sur lui; ils ne savaient pas quelle personne il était en réalité. Ils me regardent comme si ça allait être à mon tour, comme si j'allais suffoquer sur place, immobile. Pourquoi ils n'étaient pas comme ça avec lui ? Les gens m'apprécient, mais ce n'est pas moi qui suis décédée !

9h30, j'ai eu le temps de me préparer, habillée simplement, avec des habits plus sombres qu'auparavant. Juste au même moment mon téléphone a vibré, c'était James qui était déjà arrivé devant chez moi. James, mon petit ami qui roule à moto et qui m'accompagne tous les matins quand on a des horaires en commun. Franchement je n'aime pas ça les motos, ça fait trop de bruit, mais ça fait plaisir à James donc je passe au-dessus. James, a beau avoir un nom américain, il n'a aucune origine de ce genre, c'est plus du genre italien, bien bronzé et grand, s'habillant à l'américaine pour faire genre, il faisait tomber toutes les filles, et moi ça m'amusait un peu, parce que lui, il s'en fichait.

-Ca va mon bébé ?

J'ai dit :

-Toujours, en souriant, alors qu'évidemment, c'était faux. Je ne faisais que penser à Nathan, j'essayais de faire bonne figure, ne pas paraître trop fragile, puis ça avait l'air de marcher, James ne remarquait jamais rien ! Même s'il n'est pas un modèle d'intelligence.

On est arrivés au lycée, il nous reste 5 minutes, juste assez pour m'allumer une petite cigarette, je sais, c'est ridicule, le stress, c'est pour atténuer le stress que je fume. Depuis la mort de Nathan je fais des crises de nerf, je veux ne pas prendre de médocs donc la cigarette. Vers la fin, j'ai vu Lucas débarquer, il a l'air vraiment furax, et pour cause, il a pris ma clope des mains et l'a écrasé. Je me suis énervée :

-Oh tu fais quoi là ?

-Parce que t'aurai aimé que Nath' voie ça ? Le pauvre, il doit se retourner dans sa tombe !

Lucas était un des seuls amis de Nathan, ils faisaient partis du groupe punk/rock du lycée, s'habillant d'ailleurs dans le même style, tout en restant « soft », grand comme il faut, et assez bien musclé. Il a les cheveux courts, châtains en bataille. J'adore Lucas, depuis le décès il a toujours été là, le premier d'ailleurs, cependant, il y a certains changements en moi qu'il n'accepte pas...

James, au bout d'un moment s'est mis à intervenir

-Laisse-la tranquille toi !

- Tais-toi toi ! Réplique Lucas. T'es là sans rien faire et tu la laisse crever à petit feu ! Et tu oses t'appeler « son petit ami » ?!

Là c'est trop, il fallait qu'on parte si je ne voulais pas péter de câble, alors j'ai pris James par le bras avant qu'il brandisse ses poings en disant doucement « Allez viens James on se casse ».

Nothing else mattersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant