Chapitre quinze

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J'ai l'impression d'être dans une de ces séries pour les adolescents, où l'héroïne rayonne comme une déesse lorsque celui qu'elle aime finit par l'embrasser, au point d'étaler sa bonne humeur auprès de tout le monde, chantant, dansant, criant à l'amour... Si j'étais dans une comédie musicale à la La La Land ou High School Musical, je serais déjà en train de chanter au beau milieu de la cour, et tout le lycée aurait commencé à me rejoindre dans mon délire, jusqu'à ce qu'on s'arrête en faisant comme si de rien était. 

Je suis cette héroïne à mort cliché, et depuis quelques jours, je rayonne comme un petit soleil. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Isabella. Rassurez-vous, je n'ai absolument rien balancé aux autres, je garde ma relation avec Stanford top secrète. Après la protagoniste d'une série à l'eau de rose, maintenant j'ai l'impression d'être un agent double 007 qui doit garder son identité secrète. Je joue sur tous les tableaux, je suis fantastique.

_ Sérieux, c'est quoi ton problème Max ? Tu fais peur en souriant comme un détraqué.

Je n'arrive même pas à lancer un regard noir à mon meilleur ami Ruben qui vient de me balancer cette réflexion autour de la table de la cantine. Les autres me regardent d'un air presque désespéré, et je sens que William est en train de s'énerver parce que je ne veux pas cracher le morceau. 

_ Laissez-le, vous êtes lourds. S'il est heureux, alors c'est le plus important.

_ Je t'aime Isabella, t'es vraiment une fille bien...

Elle rigole face à mes paroles, et je sens que le coloré me lance des éclairs avec ses yeux en entendant ce que je viens de dire à la fille pour qui il en pince depuis des mois. Au lieu de répliquer, je lui tire la langue. Peut-être que maintenant, il est à deux doigts de me choper à la sortie après ce geste.

_ Mais, tu avoueras quand même que c'est bizarre ! Râla Ruben. Il est comme ça depuis deux jours, et on sait pas pourquoi.

_ Il est comme ça parce qu'il est amoureux.

On se retourne tous les quatre en entendant la voix de Kloe résonner à nos côtés. Tout en posant son plateau à une place de libre, je l'observe d'un air interrogateur face à ce qu'elle vient de balancer de but en blanc. Jamais elle n'aurait dû dire cela, parce que je sens le regard de mes amis devenir de plus en plus oppressant.

_ Je n'avais pas pensé à cette possibilité... 

Non Isabella, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ! Je croyais que tu t'en fichais totalement du moment que je suis heureux, alors pourquoi est-ce que tu continues dans la lancée de Kloe ? En parlant d'elle, elle rigole doucement en piquant avec sa fourchette une feuille de salade. Cela faisait un moment qu'on avait pas trainé avec elle.

_ Je ne suis pas amoureux. Dis-je enfin, les sourcils froncés.

_ Tu ressembles à quelqu'un d'amoureux. 

_ Je te dis que je ne le suis pas, je suis juste dans une bonne période, c'est tout.

_ Tu en pinces pour quelle fille ?

Je tourne soudainement la tête vers Will qui vient de me poser cette question. J'ai l'impression de ne pas parler la même langue que ces idiots, parce qu'aucun d'entre eux ne daigne m'écouter. Je souffle en affichant une moue contrariée, préférant attraper une tomate cerise pour la mettre en bouche. 

_ J'en pince pour personne.

Et surtout pas pour une fille. Qu'est-ce qu'ils diraient en apprenant que je ressens des trucs pour Stanford ? Ils me jugeraient, comme les autres. Peut-être qu'ils ne sont pas comme ça, parce que tout le monde n'est pas comme ça de nos jours, mais je ressens quand même cette boule au ventre rien qu'en l'imaginant. Je n'ai pas envie de perdre ces personnes avec qui je m'entends si bien, je ne veux plus me retrouver seul à l'école. 

La règle d'Or du cliché [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant