Chapitre quatorze

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_ Mec, tu peux arrêter de soupirer comme ça ? J'vais finir par te balancer mon cahier dans la tronche.

Malgré les menaces de Ruben, je soupire une nouvelle fois, affalé sur mon pupitre. Notre professeur de mathématiques est en train d'expliquer un théorème, mais je ne l'écoute même pas. Je me contente de faire des dessins qui ne ressemblent à rien sur ma feuille, pendant que je sens son regard posé dans mon dos. Depuis hier soir, après l'arrivée de Lexie, je n'ai pas adressé la parole à Gabriel. Il faut dire qu'il est rentré tard à ce moment-là, et que je dormais déjà. Ou plutôt, je faisais semblant. Ce matin, j'ai fait exprès de me lever plus tôt que lui afin de l'éviter à la perfection. Je suis le plus fort à ce petit jeu.

Enfin, lui, il ne joue pas. Et je crois qu'il est en colère parce que je ne réponds pas à ses messages, ni à son regard qui me fixe dès que je passe devant lui, dans un couloir ou en classe. Le problème, c'est que, je suis gêné. Hier, on allait s'embrasser, j'en suis sûr et certain, jusqu'à ce que Lexie ne se pointe derrière notre porte. Depuis, je me demande bien de quoi elle voulait lui parler. Je dois bien l'avouer, ça me tracasse, ça me stresse énormément. Peut-être qu'elle s'est confessée à lui ? Peut-être qu'ils avaient déjà une relation ? Si c'est le cas, crois-moi Gabriel, tu vas me le payer.

D'un coup, je sursaute en sentant la mine d'un stylo de planter dans mon dos, me faisant rapidement pivoter pour assassiner du regard l'auteur de cet affront. Le grand brun me lance un sourire moqueur, et je fronce les sourcils.

_ Quoi ?

_ Tu peux me passer une feuille ?

_ Demande à ton voisin.

Il hausse ses épaules en jetant un regard vers notre camarade qui secoua la tête pour dire qu'il n'en possédait pas. Dans un élan de bonté, j'arrache une feuille de mon cahier pour lui donner, ses doigts frôlant exprès la paume de ma main lorsqu'il l'attrape.

_ Merci.

Je me retourne, bougon, et le rouge me montant aux joues. Quelques instants plus tard, il recommence le même schéma en plantant à nouveau sa mine dans mon dos. Je me retourne en pestant.

_ Quoi encore ?

Cette fois, il me tend la feuille en m'incitant à la prendre, de quoi me faire froncer les sourcils. À quoi est-ce qu'il joue ? Je l'attrape rapidement parce que je sens le regard de notre professeur se poser sur nous. Ruben m'observe d'un air interrogateur puisqu'il doit se demander pourquoi un mec comme Gabriel parle avec un mec... comme moi. À l'aide de mon coude, je cache ce qui est écrit au crayon de papier sur les deux premières lignes de la feuille. Sérieux, me faire gâcher du papier pour parler en secret comme des enfants de primaire...

" Tu m'énerves à m'éviter. Rejoins-moi derrière le local de sport à la pause. Si tu viens pas, je dis à tout le monde que t'as des caleçons avec des donuts dessus."

Mes yeux s'agrandissent face à ce qui est écrit, et rapidement, je gribouille un "ta gueule pauvre con" juste en dessous. Quel gamin. Je lui redonne le papier, accompagné d'un doigt d'honneur. Visiblement, ça l'amuse plus qu'autre chose, mais pas moi. Sérieux, lui et sa sale tronche de tombeur.

Au bout de deux heures, la sonnerie retentit dans tout le lycée, et je me lève d'un bond en faisait un boucan pas possible avec ma chaise. Isabella se pointe devant moi, ses jolis cheveux blonds attachés en un chignon. Elle tient des livres dans ses mains, et je l'observe curieusement.

_ Pourquoi tu portes tout ça ?

_ C'est pour mon club de lecture, tu veux pas m'accompagner pour les déposer ?

Je me retrouve coincé, parce que je dois rejoindre Gabriel. Pas parce que j'ai peur qu'il dise à tout le monde que je porte des caleçons avec de la nourriture dessus, mais plutôt parce que je l'ai assez évité, et que je vois à quel point il veut vraiment me parler. Heureusement, William arrive à ma rescousse, attrapant quelques bouquins des mains de notre amie, qui visiblement sembla surprise par ce geste.

La règle d'Or du cliché [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant