épilogue

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Son père pleurait comme un bébé, non pas que Béatrice ait souvent eut l'occasion de voir quelqu'un pleurer autant : sous terre, on préférait économiser l'eau. Mais elle était plutôt loin, et ne pouvait qu'imaginer une réaction proportionnelle à celle de ses cris désespérés. Béatrice était bien cachée, et assez loin du bazar que provoquaient tous ces hommes du gouvernement, effrayant avec leurs tenues grise intégrale.

Elle sentit comme un frisson se retourner dans son ventre.

Elle déglutit.

Ça ferait p't'être un peu bizarre de le porter tout au fond d'elle. Mais de toute façon un peu plus proche ou un peu plus loin, il n'avait jamais été là, ce con.

Elle haïssait son père.

Isidore remua dans son esprit. Ah, bien sûr, il y avait la question de qui allait porter qui, parce que des parasites comme Isidore, c'était assez exceptionnel dans le genre.

La mer, les vagues et la femme.

Béatrice frissonna. Ces sentiments étrangers l'envahissaient comme une sorte de drogue, un poison délicat qui se distillait dans sa tête. L'embrun marin s'écrasait contre son visage et le vent du large griffait sa peau.

Béatrice serra la main de sa fille pour garder pied dans la réalité. Isidore, c'était un poison, un poison aussi noir que l'abysse.

Toutes sortes de connaissances étrange traversaient son cerveau, tantôt des feuilles, tantôt un chat, parfois elle ne savait même pas ce que signifiaient ces mots. C'était un savoir qu'on lui imposait, elle le savait et c'était tout.

Elle aimait bien Freud d'ailleurs.

Isidore aimait bien Freud d'ailleurs.

Béatrice aimait bien le goût salé de l'eau sur sa langue aussi.

Isidore aimait bien le goût salé de l'eau sur sa langue aussi.

Béatrice sentit sa conscience s'étirer, elle avait vécu mille vies dans mille corps différents. Isidore lui offrait un univers entier à explorer.

Le soleil tapait fort sur sa peau bronzée, il enfouissait ses doigts dans le sable chaud et regardait sereinement la femme nager dans la mer. L'eau chantait, les vagues comme un tambour, et les mouettes hurlantes dans le ciel comme un chœur.

Béatrice inspira profondément l'odeur de l'océan, lécha le goût du sel sur ses lèvres.

Hors de sa mémoire, Isidore tenait la main de la fille de Béatrice, il sentait vivre sous son crâne Maximilien, Béatrice, et tous les autres, pulser comme des milliers de cœur à l'unisson.

Aller, viens, on y va, dit-il à la fille de Béatrice en tournant les talons.

Il ne jeta pas un regard à l'enveloppe, désormais vide, de Maximilien qui se faisait emporter par des hommes en gris.

Serrant la main de l'enfant, il roula des épaules et explora son nouveau corps.

The end... Until the next.

 Until the next

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Recueil de NouvellesWhere stories live. Discover now