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Isidore avait marché longtemps, mais il avait fini par dénicher les dernières traces de la civilisation

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Isidore avait marché longtemps, mais il avait fini par dénicher les dernières traces de la civilisation.

Devant lui s'élevait de gigantesques tours de pierre, ce qu'on appelait à son époque immeuble. C'était à peu près la seule chose qui subsistait au passage du temps. Le reste n'était que de la terre noire et sèche.

Le soleil déclinait en emportant dans sa chute les couleurs du ciel. La nuit s'imposa peu à peu dans la voûte, mais comme pour contester l'absolu du noir, des centaines de milliers d'étoiles scintillantes dévoilèrent leur lumière.
Sur la côte, le vent était tombé et la houle s'était calmée. Isidore ferma doucement les yeux, il entendait encore le bruit des vagues comme une lente caresse contre ses oreilles.

Maximilien était heureux lorsqu'il ouvrit les yeux, il aimait particulièrement ce souvenir. Surtout le bruit des vagues.

Il papillonna un court instant.

Attends. Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Maximilien se leva brusquement en reversant la chaise sur laquelle il était assis. Il s'aperçut qu'il ne portait plus son masque et qu'on avait retiré sa combinaison de survie pour des vêtements plus confortable.

Tout de suite, la panique lui monta à la tête et il s'efforça de se calmer pour garder les idées claires.

Il était dans une maison - dans la mesure où quatre murs debout formaient un espace habitable à la surface. L'intérieur avait été brièvement nettoyé et une table, une étagère et un lit avaient été sommairement aménagé avec des débris difficilement identifiables.

On avait placé des filtres à air dans les trous les plus gros et rafistolé les murs comme on le pouvait. C'était bien pour ça qu'il respirait encore.

Mais qu'est-ce qu'il faisait là ?

Maximilien se prit la tête entre les mains. Comment était-il arrivé là ? Il ne se rappelait que d'avoir fermé les yeux un court instant pour visionner encore une fois les souvenirs d'Isidore.

Il essaya de se forcer à se souvenir.

Mais rien.

Les abysses.

L'abîme des abysses.

Et le néant des abysses.

L'angoisse éteignit sa poitrine, l'anxiété lui électrisa les muscles. Son cœur s'emballait dans la prison de ses côtes.

Maximilien tenta de se raisonner. Un petit black out lié au stress ?
Sa fatigue était devenue trop importante, il n'avait peut-être pas assez pris soin de son corps ?

Il déglutit difficilement.

Isidore ?

Non. Impossible.

C'était invraisemblable.

Inimaginable.

Impensable.

Tout simplement irréaliste.

De jours en jours Isidore avait beau devenir de plus en plus indispensable, Max était celui qui le protégeait : il avait tout de même été jusqu'à s'exiler en surface pour défendre sa mémoire.

Il respira encore une fois l'odeur de l'océan et l'odeur collante du sel sur son visage lui procura un long frisson le long de son échine.

Dans ce monde noir, Isidore était le dernier souvenir de l'herbe verte, du ciel bleu et de la lune scintillante.

Recueil de NouvellesWhere stories live. Discover now