Maximilien ouvrit une nouvelle fois les yeux.
En réalité c'était un peu comme s'il ouvrait sa tête sans savoir, sans réussir à savoir s'il l'avait déjà fait auparavant.
Il ne savait pas où il était.
Il ne savait pas ce qu'il faisait.
Il ne savait pas qui il était.
Un peu perdu sans tête, car il l'avait perdu n'est ce pas ? Sa tête.
Il n'arrivait pas à paniquer ni même à être triste puisqu'il se souvenait de rien.
Il y avait juste,
cette chose,
qui le dérangeait.Au milieu de sa poitrine, et à l'intérieur de sa tête, il y avait comme un immense vide.
Il avait l'impression de tomber.
Le vent sifflait dans ses oreilles.
Il toucha ses joues. Humide. Alors il avait pleuré.
Il s'assit avec le dos bien droit, essaya de creuser son cerveau, de lui soutirer ses souvenirs.
Car il était question de souvenirs,
n'est-ce pas ?
Comme il a toujours été.Il essaya, se força, implora.
Mais rien.
Les abysses.
L'abîme des abysses.
Et le néant des abysses.
Il se sentit seul, comme il ne l'avait jamais été.
Il entendit des bruits de pas, un grondement martelant.
La porte fut défoncée à coup de pied et d'épaule. Maximilien eut peur comme un petit-enfant, il ne comprenait pas. Alors il se remit à pleurer. Il ne se souvenait pas !
Des hommes en combinaison grise envahirent la pièce, le saisirent par les épaules.
Max n'osait pas opposer la moindre résistance, il avait tellement peur - sans même savoir pourquoi - qu'il était certains de s'être fait dessus.
Alors Maximilien pleura encore plus fort.
Ses larmes se mélangeaient à sa morve.
Il ne comprenait pas,
Il ne se souvenait pas.
Dans sa tête,
il n'y avait que les abysses.
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Recueil de Nouvelles
Short Story― 𝓔𝓵𝓵𝓮 regardait le ciel en craignant le futur ❞ C'est un concentré de mes sarcasmes déplorant la bêtise du monde et ce qu'il pourrait advenir dans l'une de ses funestes contingences.