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Pour Sylvie, son problème n'avait qu'une seule explication : elle n'avait pas encore assez d'argent ; et qu'une seule solution : il lui fallait encore davantage d'argent, beaucoup plus

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Pour Sylvie, son problème n'avait qu'une seule explication : elle n'avait pas encore assez d'argent ; et qu'une seule solution : il lui fallait encore davantage d'argent, beaucoup plus. Elle effleura, l'espace d'un instant l'idée de se casser un bras, de se couper l'auriculaire, les oreilles peut être, mais le regard méprisant de la femme en robe rouge s'imposa à nouveau dans sa mémoire et Sylvie se sentit mourir sous une nouvelle vague d'humiliation. Non, elle ne pouvait plus se faire du mal à elle-même ; qui avait déjà vu des personnages cossus le visage plein de contusions, les membres brisés, le corps délibérément détruit pour assurer leur prospérité ? Non, le riche détruisait les autres pour son propre profit, jamais le contraire.

Lorsque Sylvie reprit ses esprits, elle réalisa qu'elle s'était réfugiée chez elle, dans cet appartement miteux avec ses murs rongés par l'humidité, qu'elle avait déchiré sa robe et que de toute façon elle était fichue puisque sa plaie à la jambe avait imbibé le tissu de son sang et suintait encore légèrement. La théière était posée face à elle et aujourd'hui, c'était vendredi.

Vendredi.

Fais-le, fais-le, fais-le, fais-le.

Le soir où son mari rentrait manger avec elle.

Fais-le, fais-le, fais-le, fais-le.

Tellement de pensées parasites.

Sylvie se leva, prit la théière par sa anse, et se dirigea vers la cuisine. Il y avait dans ses yeux une résolution avide, plus, elle en voulait encore plus.

Recueil de NouvellesDove le storie prendono vita. Scoprilo ora