Chapitre 101 : Le Discours De Zeus

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Il te va cent fois mieux qu'à Alec, me complimenta-t-il en m'adressant un regard appuyé.

En tout cas, maintenant que je le porte, je comprends mieux pourquoi personne ne s'embêtait à le garder. Ce machin gratte de partout, c'est horrible.

Vieille tradition que j'ai voulue supprimer il y a cinq ans, mais à l'époque les anciens gardiens avaient eu la majorité.

Même si tu es président du conseil de Diafosa, ça te ne permet pas d'avoir un avantage lors des votes ?

Leith secoua négativement la tête.

En tant que président, je ne peux pas voter. Mon rôle est seulement de proposer et de présider les débats, même si j'avoue beaucoup jouer de ma force de persuasion. En général, j'obtiens ce que je veux, mais quand je fais face à des abrutis, c'est plus compliqué.

Je pensais que les gardiens ne changeaient pas aussi souvent.

Tu as été influencée par l'expérience d'Alec. Il est le seul à être resté gardien pendant autant d'années, mais d'habitude, ils changent à chaque rentrée.

Donc, il ne me reste qu'un an pour tout changer... murmurai-je en fixant la broche qui indiquait mon appartenance au conseil.

Tu pourras te représenter l'année prochaine, m'encouragea Leith en me tendant une clé.

Qu'est-ce que c'est ?

Je détaillai l'objet travaillé d'une extrême précision. Les contours s'enfonçaient mystérieusement au centre en laissant une sphère marbré d'une couleur bleue. Mes destins de Dragon prirent aussitôt le dessus au point où je voulus aller la cacher au plus vite dans ma tanière pour ne pas que quelqu'un mette la main dessus.

Les clés de ma chambre.

Mon regard se fixa dans celui du descendant de Zeus à une telle vitesse qu'il eut un mouvement de recul.

Ça va, ça va, je plaisantais, bougonna-t-il en pliant les bras sur son torse. Les clés de l'étage, chaque gardien en a une pour assister aux réunions, mais il y a également une salle de bain et de quoi dormir si jamais tu restes ici jusque tard. Les dortoirs sont quand même assez loin à pied.

— Avec tout le travail qu'on aura à faire, ce n'est pas incertain. Merci.

— Je te déconseille quand même d'y dormir, surtout si les autres gardiens y ont accès. Tu pourras te reposer dans mon bureau au besoin, il n'est pas très loin d'ici.

Les petites attentions de Leith me faisaient bien plus plaisir que je le pensais. Je savais être spéciale à ses yeux, car il me l'avait toujours répété. Mais il y avait une différence entre me le dire comme Alec, et me le montrer. Leith avait sacrifié sa place de président, pris des risques pendant les épreuves, et s'occupait maintenant de mon intégration en tant que gardien. Avec lui, j'étais entre de bonnes mains au point que m'affronter les journalistes d'ici quelques minutes ne me faisait pas peur.

Il ne fallut que cinq minutes pour arriver devant la cours principale, celle qui renfermait la cantine et les restaurants perchés sur les balcons. L'odeur des spécialistes chinoises venant des stands me donnait l'eau à la bouche. À cette heure-ci, les dernières épreuves devaient être finies et les journalistes se précipiteraient bientôt devant les escaliers du bâtiment pour écouter le discours public de Leith.

GOD'S RETURN 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant