Chapitre 85 : Let's Cocktail !

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Aïe, mon pied !

Pardon, m'excusai-je auprès d'Ali qui se tortillait sur elle-même.

Je n'avais jamais été une grande fan des boites de nuit, et ce soir confirmait mes appréhensions. Agglutinés les uns sur les autres, nous étions coincés dans la file d'attente depuis dix bonnes minutes. L'air s'était refroidi, et mes jambes découvertes étaient parcourues de frissons. Ma mère m'avait gentiment prêtée l'une de ses jupes moulantes qui avait le don d'augmenter le volume de ses fesses par trois. Sur la pointe des pieds, je jetai un coup d'œil au videur, qui faisait la taille d'un gratte-ciel, laissait entrer un groupe de fées à moitié dénudées. Je reconnus aussitôt l'une des participantes, celle qui avait perdu lors de la deuxième épreuve.

C'est pas vrai, on ne va jamais pouvoir entrer ou quoi ? Eh ! l'interpella Ali avec sa voix grave. Vous savez qui on est ? Les futures gardiennes de Diafosa, alors vous avez intérêt de nous laisser passer illico presto !

Ali, arrête ! l'interrompit Hélène rouge de honte.

La sœur d'Alec s'était habillée simplement ce soir pour je cite « pouvoir se déchaîner sur la piste de danse ». Elle avait tronqué ses habituels robes à fleur pour une combinaison noire qui faisait ressortir la couleur de ses cheveux.

Les filles ! nous salua Sean. Ça pour une surprise ! Je n'aurais jamais pensé voir Riva ici !

Le descendant de Dionysos venait d'arriver à bord d'une Lamborghini jaune dont il tendit les clés au voiturier. Il portait une tenue traditionnelle africaine bariolée assortie de paillettes et un chapeau d'où s'échappaient des dizaines de plumes multicolor. Ses yeux bleus sondèrent le groupe de jeunes fées qui venait d'entrer, et à la seconde d'après un sourire béat illumina son visage. Quel abruti.

Eh, oh, on est là, le coupa Ali dans sa contemplation.

Qu'est-ce que vous attendez pour venir ? Le vigile ne vous dira rien si vous êtes avec un descendant.

Le dit vigile avait les sourcils froncés et le corps tout en muscle dirigeait droit dans notre direction. Nous quittâmes la file par la gauche sous les hués de ceux qui attendaient déjà depuis une heure pour rejoindre Sean au niveau des portiques.

Pourquoi est-ce que les descendants ont toujours tous les privilèges, grommelai-je en lançant un regard de travers à Sean.

Nous finançons cette boite, encore heureux ! Ça va Will, la forme ? Toujours aussi souriant à ce que je vois, dit-il en tapant les épaules du vigile qui ne bougea pas d'un millimètre.

Je laissai Ali et les autres s'engouffrer comme des folles dans la boite de nuit. Le couloir était étrangement étroit et les murs roses fushia. Des papillons violets et lumineux volaient élégamment autour de nous, mais ce n'était rien en comparaison des plantes carnivores accrochées au plafond. Leur couleur vert fluo illuminait tout l'espace, j'avais l'impression de me balader dans l'un des jardins géré par les fées à Diafosa. Leurs dents pointues mastiquaient avec impatience les quelques papillons qui avaient fait l'erreur de voler trop haut. Pas de doute, il s'agissait bien d'une boîte de nuit pour surnaturels.

Ça te plait ? me demanda Sean qui écarta les rideaux pour me laisser passer devant lui.

C'est ... atypique, lui répondis-je en admirant les lieux. Mais j'aime beaucoup.

Attends de voir à l'intérieur, tu vas être époustouflée.

J'osai à peine imaginer ce qu'il m'attendait à l'intérieur, l'excitation menaçant de me faire perdre patience. Le couloir dégageait une odeur étrange de bonbons et contrairement à ce que je m'attendais, il y faisait frais. Le stress disparut comme par magie au fur et à mesure que nous nous approchions de la grande salle, celle qui allait certainement me faire perdre la mâchoire.

GOD'S RETURN 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant