Un. ✷ Dolce vita et cocktails.

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Juin 2022, Italie. ✷ GABRIELE.

Avec ses dix orteils écartés face à elle, une douce brise d'été caressant son visage, les tâches brunes sur son nez aquilin et quatre heures de bronzette faisant connaissance, les rires des enfants présents sur la plage dans les oreilles et un cocktail ( alcoolisé ! ) à la main, Gabriele Zacchi était en train de vivre ce que l'on appelle la Dolce vita.

Assise à sa droite, sur une serviette décorée de petites tortues marines, sa meilleure amie Palmira était ( ici comme dans la vie ) son strict opposé ; la native de Milan faisait la moue, ses jambes qu'elle n'avait pas épiler depuis l'hiver dernier ( et qui, entre nous, ne le seront pas jusqu'au prochain, ce que Gabriele aspire à faire ) étaient toutes deux recroquevillées près de sa poitrine vêtue d'un haut de maillot de bain couleur corail, la majorité de ses mèches châtains éclaircies par le soleil léchant son visage, lui gâchant la vue paradisiaque qu'offre le lieu où elles se trouvent par la même occasion.

Environ une demi-heure plus tôt, en prenant bien soin à ce que Gabie ne s'en rende pas compte, Mira a écrit un prénom sur le sable. Comme hier. Et le jour d'avant. ( Lequel ? La réponse à cette question sera, pour l'instant, dissimulée. Veuillez respecter sa vie privée ! )

En voyant la mine de Palmira, Gabie se redressa sur son transat en bois fort comfortable et donna un franc coup de coude à sa meilleure amie, manquant de renverser sa boisson orangée par la même occasion. Son verre respirait l'été à plein nez, et même si elle n'était pas contre un parfum aux saveurs fruitées, Gabriele préférerait éviter de s'asperger avec son cocktail qui lui collerait à la peau, comme si elle n'était pas déjà assez collante avec l'écran de protection qu'elle avait appliqué avec soin sur son corps avant de se jeter à l'eau, toute à l'heure.

⸺ Oh Palmira, ma Chérie ? Attaches tes cheveux, bon sang. Tu ne peux même pas profiter de la vue, là ! Et je ne te parles pas de la mer.

Baissant ses lunettes de soleil sur le bout de son nez, pour pouvoir croiser les yeux de sa copine, Gabriele ne pût s'empêcher d'ajouter une remarque pour la faire réagir.

⸺ Je parle de ce maître nageur qui te fait les yeux doux depuis le début de l'après-midi, amore mio. L'océan c'est le dernier de mes soucis, à l'instant, et ça devrait être le cas pour toi également.

L'italienne haussa les épaules et croisa ses bras sur sa poitrine. Le soleil doré faisait luire sa peau enduite de crème solaire. Ses bijoux en or semblaient irréels, les rayons de l'astre solaire se reflétant sur eux. Gabriele Zacchi était presque jalouse de sa jolie parure ; sa couleur étant l'argenté, elle ne l'était pas vraiment, même si ce collier... Il lui faisait de l'œil, presque autant que le maître nageur courant sur le sable.

⸺ J'en ai rien à faire.

T'en as rien à faire ? ( Le ton de Gabie glissa dans les aigus, choquée par cette révélation. ) Non mais tu rigoles j'espère ?

Elle pointa ledit maître nageur du doigt, sans une once de gêne. Son maillot de bain rouge ( tellement cliché... ) descendait indécemment bas sur ses hanches, révélant une ligne en V qui ferait rougir plus d'une victime de la douce Méditerranée. Ses boucles humides chatouillaient sa nuque, ses yeux de jais balayant nonchalamment la plage qu'il devait surveiller toute la journée, ses épaules cramées par le soleil à force de lui présenter sa peau. Deux chiffres noirs étaient inscrits sur le dos de sa main.

⸺ Bordel Palmira, n'importe quel Dieu grec serait jaloux de sa beauté. C'est ses bras à lui qui devraient être autour de ta poitrine, pas les tiens ! Enfin, ce n'est que mon humble avis...

Son amie roula grossièrement des yeux, refusant d'appuyer ses propos. Pourtant Gabie n'exagérait pas, en disant qu'une divinité antique serait jalouse de sa personne. Il suffisait de regarder ce jeune homme pour en prendre conscience. ( Et ça, Gabriele sait faire. )

✷ Smoke Signals.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant