EVA

CHAPITRE 6 : REINE ?

ＥＶＡ

Eva...

Approche.

Ma fille.

Surtout...

Ne te brûle pas les ailes.

Ne te brûle pas les ailes, Eva.

♛♛♛

Je sursaute, et me redresse brutalement. Le souffle coupé, les cheveux éparpillés sur le visage, je me lève. Je suis dans une très grande chambre. Les rideaux sont fermés. Sur une petite commode, un cendrier, encore fumant. Le grand lit king size domine toute la chambre, majoritairement colorée de rouge. Une très belle suite, vraiment.

La terrasse, la douche ouverte, la baignoire, les meubles... Que du luxe.

Je pense que la chambre à elle toute seule vaut le salaire de toute ma vie, ahaha.

Je ne me gène pas et passe ma main sur tous les meubles, comme une gamine devant un nouveau jouet. Vraiment, j'espère que c'est ma chambre. J'ai envie de rester ici, et de passer ma vie dans ce lit (mais avec personne, calmez vos hormones).

Mais d'ailleurs.

Qu'est ce que je fous là.

Ah mais oui.

L'autre con là.

Demetrio.

Il veut sans-doute me rencontrer.

Eh bien, sache, petit cœur, que je ne vais pas attendre Monsieur pour sortir.

Je ne suis pas ta chienne.

Alors prépare toi,

Demetrio.

La reine arrive.

♛♛♛

Robe rouge, moulante, talons hauts, queue de cheval haute, trait d'eye liner. Vraiment, j'aime provoquer. J'espère qu'avec ça, Demetrio va se sentir serré dans son petit caleçon. Quoi que, je parie que la sienne ne dépasse pas les 5 cm.

Bref.

— J'ai faim putain ! Grognais-je à moi-même.

J'ai rien à bouffer et j'ai troop faim.

Des fois j'ai envie de me dire ta gueule à moi-même. C'est grave je pense.

Sinon.

Je suis trop fière de mes habits. D'ailleurs, je ne sais même pas ce que foutait cette robe ici. J'ai jeté tous les vêtements par terre. Parce que pour le coup j'aime laisser des traces de mon passage, surtout dans les chambres héhéhé... (voilà que je ris comme une psychopathe devant le miroir de la salle d'o d'un autre psychopathe, je suis tombée bien bas). Enfin bon. Je me trouve bien habillée comme les putes à la barre dans le club d'Enzo.

En mode "bad bitch", comme dirait Rossella.

J'ai foutu un bordel pas possible dans la salle de bain. Je me maquille (pas trop quand même), sublime mes yeux verts et ma bouche. J'adore me maquiller, mais je déteste ressembler à un pot de peinture, donc j'y vais pas trop fort. Mes formes sont très mises en valeur dans cette tenue, à vrai-dire, c'est fait exprès.

Et j'avoue, j'ai hâte de voir sa gueule lorsque je débarquerais habillée comme ça.

Alors que je me contemplais dans la glace, affichant mon plus sourire,  j'entends qu'on déverrouille la porte. Je sors doucement, me munissant d'une pince à épiler comme arme - d'ailleurs c'est vraiment con de m'avoir mis ça à disposition - et vois les pas s'éloigner, la lumière traverse doucement la porte.

Je pousse doucement la porte. Je jette un rapide coup d'œil ; je suis dans un grand couloir de chambres. Pas de bruit, pas une seule personne à l'horizon. Un calme très inquiétant.

Je sais très bien que tout ça n'est qu'un énorme piège. Ce connard de Demetrio doit, à l'heure qu'il est, se délecter de me voir courir entre ses griffes. Mais je vais rentrer dans son jeu. Et on verra bien qui gagnera la partie.

Je descends le plus sereinement possible les marches d'escaliers, dans un silence royal, en étant la plus décontractée possible. Je tombe directement sur un ilot central avec beaucoup de bouffe. Je me précipite dessus, et saisis une pomme.

Je croque à pleine dent dedans, comme si j'étais chez moi, et repère, sur la terrasse, un superbe transat. Je m'élance vers celui-ci et m'étends dessus. Le soleil d'Italie me brûle la peau, mais j'en ai rien à foutre, clairement je suis ici pour poser les bases de mon rôle de "bad bitch".

— C'est mon transat, princesse.

Je sursaute, et me redresse. Le soleil m'aveugle, mais je tombe directement sur un beau blond aux yeux marrons. Je repose ma tête sur le transat, l'ignorant royalement.

— Maintenant, c'est le mien, chéri.

Il ricane grossièrement. Il m'attrape violemment par le poignet, et me tire vers une chaise. Il me force à m'asseoir, et se pose devant moi. Il est grand, tatoué, bien foutu. Il est franchement pas mal. Mais je ne m'attarde pas sur lui et croque à nouveau dans ma pomme.

Je le défie du regard. De toute façon, les hommes aiment ça, qu'on les défie.

Il ne détourne pas le regard, et m'arrache ma pomme des mains :

— Le patron voudra te voir ce matin. À 11 heures.

— À qui ai-je l'honneur, d'abord..?

— Alessio. C'est tout ce que tu dois savoir. Je suis chargé de te surveiller, miss piqueuse de transat.

— J'ai hâte que tu me suives comme un petit toutou pendant toutes mes journées. Ton chien de patron ne peut-il pas me surveiller par lui-même, ou doit il dresser d'autres personnes ?

Il rit jaune.

—Demetrio n'a pas de temps à perdre avec des petites garces comme toi. Estime-toi heureuse qu'il te garde ici vivante, parce que moi je t'aurais tuée le jour même.

— Pour quelle raison suis-je là, d'abord, si ce n'est pour lécher les boules de ton patron ?

— Tu vas travailler pour lui.

— Dans quel sens tu dis ça, chéri ?

— Dans tous les sens du terme. C'est Demetrio qui décide, moi je ne fais qu'appliquer les ordres.

— Donc, je suis là pour faire la pute ou pour faire autre chose ?

— Tu lui demanderas quand tu le verras, belissima. D'ici quelques minutes, d'ailleurs. Par contre, je ne suis pas sûre que ta tenue lui fasse plaisir.

— Je te préviens tout de suite, Mr Le Gentil Toutou. Je suis ici contre mon gré. Enfermée par un connard dans une très belle villa. Je fais ce que je veux, quand je veux, et même si vous devez me tuer, je mourrai en reine. Parce que j'ai toujours été comme ça. Et je ne vais pas changer mes belles habitudes pour des sombres connards qui se croient rois du monde. Donc arrête de me parler comme tu parles à tes putes. Je suis une otage certes, mais une otage reine.

—  Et qu'est ce qu'une reine sans couronne, Eva ?

♛♛♛

Trad :

Bellissima = ma belle.

♛♛♛

Hey les amis !

Chapitre court et en retard, mais la suite arrive bientôt.

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Bisous, prenez soin de vous, de vos proches, et à bientôt !

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