CHAPITRE 3 : BYE

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EVA

Étendue sur mon lit, je compte les étoiles accrochées sur mon plafond. Ma chambre est plongée dans l'obscurité. Ma mère dort, moi, je n'arrive pas.

Je n'ai jamais réussi, à vrai-dire.

Mon esprit est complétement chamboulé. Moi qui suis habituellement froide et indifférente quand je bosse, là j'ai été complétement larguée. Je sais pas qui est ce mec, mais il est fort.

Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus.

Parce que le pire, c'est qu'il connaissait mon nom.

Un nom qu'on a pas prononcé depuis bien des années.

Un nom que je dissimulais depuis très longtemps.

Un nom qui m'a fait frissonner.

Parce que c'était le nom de mon père.

♛♛♛

Mes pas s'enchaînent sur le sol trempé par la pluie. Ma cible court à en perdre l'haleine.

Il est tenace, putain ! Je l'ai raté, et normalement je ne rate jamais ma victime. Je le suis toujours, dans cette vieille usine désaffectée.

Encore une mission bien dégueulasse. Et forcément, c'est sur moi que ça tombe. Parce que liquider des petits cons endettés qui veulent quitter le pays, ça soûle à la fin.  Heureusement que j'ai étudié le plan de l'usine avant de venir. Je connais tous les raccourcis.

Le mec prend à droite. Mais moi, chouchou, je vais pas continuer à te poursuivre comme un petit toutou. Je prends à gauche. J'accélère à fond.  Ma course fait bosser mon cardio, c'est pas si mal finalement. Je recharge rapidement mon glock. J'arrive pile poil sur le chemin de la pourriture, qui vient juste d'arriver.

Je ne perds pas de temps.

Et tire.

♛♛♛

Le corps gît en plein milieu. Je le tire par les pieds et le balance. Au passage, je vide son porte-monnaie.

Bah quoi ? Un petit pourboire, c'est pas si mal, non ?

Je soupire bruyamment, encore essoufflée, et sors mon portable. J'envoie un message à Enzo, en lui disant que ma mission est finie.

Putain, je suis fatiguée. Ce petit con m'a fait suer. Mais bon, trois balles, ça m'a  fait du bien de les lui foutre dans le crâne, à ce petit fils de pute (excusez-moi pour ma vulgarité, je suis fatiguée).

Alors que je rangeais mon glock en prenant le soin de le nettoyer et de le recharger, j'entends des bruits provenant d'en bas. Je me redresse brusquement et me planque derrière un poteau.

Des bruits de pas.

Merde, merde, merde.

Tout ce que j'entends, c'est qu'ils sont plusieurs. Je dirais approximativement quatre ou cinq. Ils sont silencieux, et le silence, dans nos affaires, c'est jamais bon signe. Mon flingue contient six balles. Il va pas falloir plaisanter, là.

Ils montent finalement les escaliers. Je change rapidement de planque, et me cache derrière un vieux bureau. Je me couche au sol, et attends.

Je sens mon souffle se couper à leur approche. Mon adrénaline grimpe plus ils sont proches de moi. J'entends qu'il y en a un qui charge son flingue.

— Retrouvez là. Le patron la veut vivante. Alors pas plus d'une balle, et si possible dans la jambe.

Je devine que celui-là, c'est le sous-patron. Je ne sais pas pour qui ils travaillent, mais je dois appliquer le code.  Les liquider un par un. Et vite. J'entends  qu'ils  commencent à bouger.

EVATahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon