Chapitre 3-3

Depuis le début
                                    

Alors que leurs pas résonnaient dans le silence, Elio arriva au bout de la passerelle. Astre le rejoignit et lui tendit un communicateur, branché sur le réseau général du vaisseau et de la flotte en orbite. Tous entendraient ce que le roi avait à dire.

— Mes gardes, aujourd'hui est un grand jour pour le Royaume.

Luvo grinça des dents et se releva. Elio venait, en une phrase, de déclarer que tous ici lui obéissaient. La situation lui échappait. Il n'eut pas le temps de parler que son cousin se tournait vers lui. Si un sourire s'affichait sur son visage, une lueur de défi brillait au fond de ses yeux.

— Je souhaite féliciter le Garde Suprême Luvo pour sa diligence.

L'homme s'inclina, cachant son regard furieux. Elio eut un bref sourire. Son cousin avait perdu sa chance de reprendre les choses en main et il le savait. Sur un geste du roi, les gardes se relevèrent. La voix vibrante, il continua.

— Alors qu'ils étaient mis en échec par notre résistance acharnée, l'empereur et ses fils ont perçu votre approche. Ils se sont enfuis !

Des acclamations retentirent. Son discours allumait une flamme dans le coeur des guerriers, fatigués par des siècles d'une guerre immobile. Pour la première fois depuis bien longtemps, il leur semblait que le vent tournait.

— Lui et sa progéniture sont repartis en courant !

L'ovation qui résonna fit vibrer les cloisons. Les cris des gardes résonnaient, exaltés. Espérion sentit les poils se dresser sur ses bras. Au milieu de ces hommes et femmes, Elio se tenait droit, royal. Il sourit.

— À présent, rentrons avec hâte, ma vaillante garde.

Le silence s'abattit sur le hangar. Chacun était pendu à ses lèvres.

— Mon père attend que son fils vienne lui rendre un dernier hommage et je n'ai que trop tardé.

La voix basse, et la tête inclinée, le jeune roi semblait se recueillir.

— La nouvelle de notre victoire lui apportera sans nul doute le repos... Et après cela, nous riposterons !

Le silence qui s'était installé éclata en un nouveau concert de cris et de hourras. Luvo s'approcha du jeune roi, se pencha à son oreille et lui murmura au milieu de la liesse générale :

— Mensonges. Que s'est-il réellement passé ?

Sa voix cachait mal ses sentiments et Elio s'en amusa.

— Allons, mon cousin, répliqua-t-il à voix basse. Vous avez pourtant vu le vaisseau de l'empereur sur vos écrans. Et nous avons les enregistrements de l'arrivée de sa navette et de son départ précipité, quelques heures à peine avant que vous ne débarquiez...

Luvo contenait à grand peine sa rage, mais Elio n'y fit pas attention. Son cousin avait perdu cette manche, tous deux le savaient.

— Et l'Enfant ? demanda le Garde Suprême, juste assez fort, et ses propos résonnèrent dans le hangar.

Les murmures des gardes formèrent un faible brouhaha. Elio releva la tête et observa les visages attentifs qui le fixaient.

— Je ne vous ai pas présenté ceux qui m'accompagnaient, mon cher cousin.

Sans hésiter, il commença à nommer chacun des Syyrs et apprentis montés à bord. Arrivé près d'Ubio, il mit une main sur son épaule et l'attira à ses côtés. Se tournant vers Luvo, il exposa le jeune garçon bien à la vue des gardes.

— Voici Ubio, un jeune Syyr doué de clairvoyance. C'est grâce à ses dons d'oracle que nous avons pu gagner cette bataille.

Tous les regards se portèrent sur le jeune homme, qui rougit jusqu'aux oreilles, incapable de contredire son roi devant une telle foule. La main qui tenait son épaule se serra brièvement, puis Elio s'adressa à nouveau à Luvo.

— Maintenant, cher cousin, ramène-nous à la maison.

Le Garde Suprême cessa de fixer le jeune apprenti pour reporter son regard meurtrier sur son rival. Avec une réticence mal dissimulée, il n'eut d'autre choix que de s'exécuter. Ses ordres claquèrent et, bientôt, l'énorme vaisseau s'arracha péniblement à l'attraction de la planète pour rejoindre le reste de son escorte en orbite. Tandis qu'ils entamaient le retour vers la capitale, Luvo se mit à trembler de rage. À moins d'un miracle, Elio allait conserver la couronne. Il serra les dents.

Qu'allait faire Orballon ?


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Cette partie était plus longue, la suivante sera plus coutre, mais je ne pouvais pas interrompre Elio dans sa joute verbale avec son cousin, non ? 😉

Tu as appuyé sur ? File profiter de la fin du chapitre dans la partie suivante 🥰


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[Sous contrat d'édition] Les Syyrs - Tome 3 - La révélation de l'OracleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant