Chapitre 4

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L'Errant gémissait, piégé sur cette planète stérile.

Rien à manger. Tout était mort.

Tout, sauf la mère.

Elle avait mangé la femelle en premier. Lui et ses frères avaient pleuré, mais la volonté de la mère était la plus forte. Elle avait mangé leurs ailes, puis un de ses frères, et encore un. Elle ne voulait pas s'accoupler, et il n'y avait pas de nid. Pas d'œufs. Il se sentait seul.

Dans sa tête, il n'y avait plus que la mère à présent. La mère le terrifiait. Elle s'approchait de lui. Si petite. Si fragile. Elle s'approchait, et il voulait fuir, mais ses pattes refusaient d'obéir. Reste. Il voulait fuir, mais ses pattes griffèrent le sol sans qu'il puisse avancer. Ne bouge pas. Il voulait fuir, mais il se tint immobile. Même quand les dents de la mère s'enfoncèrent dans son ventre, à la jointure, là où la peau était plus fine. Ne hurle pas. Alors, tandis qu'elle le mangeait petit bout par bout, de ses si petites dents, il resta silencieux.

La mère se redressa. Ses forces lui revenaient. La défaite l'avait affaiblie. Tant de ses enfants y avaient laissé la vie, que le choc l'avait tétanisée. Elle s'était repliée, blessée jusqu'au plus profond de son être, puis s'était réveillée épuisée et affamée. Combien de temps s'était-il écoulé ?

Un sang noir coulait de son menton déformé, la maculant d'une traînée sombre. Elle toucha la tête énorme aux yeux figés. Si grosse. Elle soupira, nostalgique. Ils étaient si petits auparavant. Quoique, les femelles avaient toujours été plus grandes. Elle gratta le derme rugueux. Leur peau lisse et noire était alors si souple, si légère. Et leur Don. Le souvenir la fit saliver, et la faim la tenailla à nouveau.

Elle se mua avec précaution vers son antre. L'entrée était jonchée d'os blanchis par le temps, à demi-enfoncés dans la terre argileuse, restes de vieux repas, du temps où la planète était encore peuplée. Il fut un temps où cette vue l'aurait dérangée, mais plus à présent. Le trou dans le sol l'accueillit de son obscurité familière, et elle se lova dans son creux rassurant.

Finalement, tandis que son corps repus s'enfonçait dans un sommeil proche de l'hibernation, son esprit s'éleva dans les brumes de l'Univers, libéré de sa prison de chair. Il rejoignit ses Enfants.

Assoiffé de vengeance.


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Coucou ! Ca y est, c'est fini pour aujourd'hui !

Non, je blague, ne me tape pas tout de suite 😜

Je t'emmène tout de suite sur Faal dans le prochain chapitre !

Merci d'avoir mis une étoile ⭐💖

Au fait, que penses-tu de la Mère ? Des suppositions ? 🧐



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[Sous contrat d'édition] Les Syyrs - Tome 3 - La révélation de l'OracleWhere stories live. Discover now