Chapitre 2-2

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Ayra leva les yeux, balayant du regard les spectateurs amassés, les défiant, alors qu'il se pliait à leurs jeux, de le huer une fois encore, mais seule une clameur enthousiaste lui répondit. Le peuple voulait voir un prince en action. Il vérifia du doigt les accroches de ses sabres, testant chaque sangle.
Lorsqu'enfin ses pieds touchèrent le sable, un trou s'ouvrit au centre de l'arène, dévoilant un second plateau métallique qui montait lentement du sous-sol, transportant un homme armé. La surprise se lut sur ses traits au moment où il comprit que le prince impérial serait son adversaire. La surprise et la peur. Ayra s'en félicita silencieusement.

Puis l'homme repéra ses entraves, et son regard se fit calculateur. Ignorant l'appréhension qui l'avait saisi, Ayra se détourna. Il s'avança jusqu'aux gradins. Là-haut, dans une loge dorénavant inaccessible, son père le regardait d'un air impassible. À ses côtés, Einar s'était avancé pour admirer le spectacle, un sourire satisfait aux lèvres. Sans se laisser emporter par la rage qu'il sentait monter en lui, Ayra salua avec révérence l'empereur, puis attendit, le dos courbé. À ses côtés, son adversaire s'était agenouillé, inclinant la tête.

Un signe de son père, puis un gong sonna. Les deux adversaires se relevèrent, et se placèrent face à face. D'un geste lent, Ayra sortit son premier sabre court, puis le second. Il testa discrètement le poids nouveau de ses armes dans ses mains, puis les fit jouer devant lui. Son
corps s'adaptait, et lui répondait – avec une lenteur exaspérante, certes – mais avec précision.
Le sable de l'arène crissa sous ses bottes. Il pouvait sentir sa chaleur monter jusqu'à lui. L'odeur du sang, prégnante, l'agressa. Une tache rouge s'étalait sur le sol, à quelques pas de lui. Ses yeux passèrent dessus sans s'arrêter. En face de lui, son adversaire le dévisageait avec intelligence, comprenant ce qu'il se cachait derrière les gestes du prince. Ses yeux s'étrécirent et il tourna son pied pour prendre appui dans le sable, visiblement déterminé à ne pas se laisser impressionner.

Le gong résonna une seconde fois. Le guerrier fonça, attaqua de taille. Ayra para juste à temps. Mais avant qu'il ait pu contre-attaquer, un poing ganté de cuir vint s'abattre sur le côté de sa tête. Assommé, Ayra s'écroula. Il roula sur lui-même et se dégagea d'un bond. L'épée de son adversaire fendit l'air, s'abattant là où il se tenait quelques instants plus tôt. Le prince porta une main à sa tempe, sentant un filet de sang poisseux sous ses doigts.

Les cris enflammés de la foule l'entourèrent, le désorientant momentanément. Un autre coup le surpris, qui manqua lui faire perdre un bras. Il jura tout bas. Son esprit luttait contre son corps diminué, croyant pouvoir arrêter un mouvement quand sa vitesse n'était plus suffisante. Il lui fallait s'ajuster encore.

L'homme attaqua de nouveau, et Ayra fit un pas de côté, puis un autre, évitant chacun des coups qui lui étaient destinés. De plus en plus enragé, sûr de son avantage, son adversaire continua ses assauts répétés, mais Ayra commençait à prendre le pli. Il avait déjà été entravé, aussi fort et bien plus longtemps. Son organisme s'en souvenait, et ses réflexes s'accordaient peu à peu à ses capacités. Il laissa passer encore un coup, puis répondit.

Sa charge surprit le guerrier. D'un geste brusque, Ayra s'enfonça sous sa garde. Il crut l'avoir touché, mais sa lame ripa sur une plaque de métal. En se reculant, le Syyr vit le bouclier rond qui avait protégé son adversaire. L'homme desserra le poing gauche et le bouclier se rétracta, se fondant à nouveau au bracelet de force. Une grimace inquiète se dessina sur le visage du gladiateur. Il avait senti la différence dans sa dernière attaque. Ayra garda l'air neutre. Son cœur battait à tout rompre, ses yeux ne quittaient pas sa proie. Il serra ses doigts autour de la garde de ses sabres.

D'un geste vif, il s'élança. Coup après coup, il testa les défenses de son adversaire, l'obligeant à redéployer son bouclier. Un sourire sauvage lui échappa. Ses muscles souffraient, la sueur coulait le long de son front, de son dos. L'adrénaline pulsait dans ses veines, lui donnant un regain d'énergie. Les clameurs de la foule l'enveloppaient sans qu'il les entende. Seul comptait le fracas des armes, et les battements de son propre cœur, qui semblait vouloir crever sa poitrine. Il frappa encore, et le casque de son adversaire voltigea. L'homme fit un pas brusque en arrière, prenant de la distance.


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J'adore les combats de Gladiateurs !  😍😁

Et toi ?



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[Sous contrat d'édition] Les Syyrs - Tome 3 - La révélation de l'OracleWhere stories live. Discover now