Chapitre 8

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Chapitre 08

— Tout ce babillage inutile pour dire simplement que Jannie est au château du comte de Montpassain ? maugréa Hoseok. Ils sont plus fous que moi, ces jumeaux.

    L'oméga leva les yeux au ciel, l'air ennuyé par la diatribe incessante de son comparse.

— Tu vas te taire à la fin, grommela-t-il. Ça fait déjà un bout de temps que tu rumines le même sujet. Si tu ouvres une fois de plus la bouche, je te mettrai un bâillon.

Ce fut autour de Hoseok de lever les yeux et pouffer de rire.

    Jimin reporta son attention sur la somptueuse salle de visite du château comtal dans laquelle ils avaient été conduits dès leur arrivée. Une chaude couleur peignait les murs, ainsi qu'un grand lustre qui gisait au milieu du plafond faisait office d'éclairage. En face de la grande cheminée dans laquelle brûlait un feu ardent, étaient disposés de jolis fauteuils en velours. Cette pièce était magnifique.
    Elle était aussi grande que le salon d'une dizaine de paysans !

    Subjugué qu'ils étaient dans leur contemplation, les deux loups-garous entendirent que trop tard le bruit des grandes portes du salon qui s'ouvraient pour laisser passer une silhouette grande et élancée qui se déplaçait avec une agilité déconcertante.
    Elle semblait flotter au lieu de marcher. Un chignon sévère qui capturait sa chevelure de jais était attaché sur le haut de sa tête et une belle robe bleue à motifs floraux couvrait son corps et ses avant bras, soulignant avec brio sa taille fine et descendait royalement jusqu'à recouvrir entièrement ses souliers. Derrière elle, les restes de sa toilette traînaient comme les effluves de son doux parfum qu'elle laissait dans son sillage.

    Jimin reconnut aussitôt Jannie avant même qu'elle s'approchât d'eux. Elle se tenait droite comme une pique, le menton haut, les épaules droites, la posture hautaine. Elle était exactement comme ces nobles qu'elle fréquentait à présent et qui vivaient presque dans un autre monde, monde auquel elle appartenait désormais.
    D'un geste de la main, la comtesse congédia ses dames de compagnies et ses domestiques qui l'accompagnaient. Ces dernières s'inclinèrent dans un courbette respectueuse avant de se précipiter hors de la salle.
    Jannie s'approcha de ses visiteurs et se planta directement devant Jimin avant de lui offrir un sourire bienveillant.

— Oh mon ami, cela fait bien longtemps que je vous avais pas revu ! s'écria-t-elle pleine de joie. Mais dites-moi, comment allez vous depuis ?

    Elle lui offrit sa main qu'il saisit avec délicatesse en se levant, puis y déposa un doux baiser dessus.
Il aurait dû se levait dès son arrivée, comme la coutume le voulait par respect pour les personnes nobles mais bon, c'était Jannie. Elle ne s'était pas frustrée pour si peu et il avait eu raison.

— Bonsoir, très chère, la salua-t-il, aimablement, se prêtant à son jeu. Et ne vous inquiétez pas pour moi, je me porte fort bien ! Je vois que vous aussi !

    Elle lui sourit.

— Je suis ravie de l'entendre !

    Puis avec un regard entendu, ils éclatèrent de rire, amusés par leur talent théâtral et se jetèrent dans les bras l'un de l'autre. Ils avaient toujours été de bons amis.

— Jamais, je ne n'aurais pu penser que tu épouserais un Gentilhomme, encore moins devenir comtesse ! s'exclama Jimin.

— Même moi je l'ignorais, fit la concernée avec un petit rire. Mais la vie nous réserve toujours des surprises lorsqu'on s'y attend le moins.

    Remarquant le plateau garni à sa gauche, elle fronça les sourcils.

— Tu n'as pas touché aux collations ? Ne les aimes-tu pas ? Ce sont pourtant les meilleures de la ville.

Le prince de Feu Where stories live. Discover now