Chapitre 10

28 1 0
                                    

Lily accompagna Ambre jusqu'aux gargouilles du bureau du directeur, un silence pesant entre elles.

— Je t'attendrais dans la Salle sur Demande.

— D'accord, répondit la brune, attristée par le ton froid de Lily qui partit sans un regard.

— Le directeur vous attend, dit narquoisement une des gargouilles.

Une marche apparut et dès qu'Ambre posa ses pieds dessus, l'escalier s'enroula autour de la statue de pierre. L'élève frappa à la porte qui s'ouvrit spontanément.

— Assieds-toi, Ambre.

Elle obéit et se retrouva devant le petit directeur. Le bureau était tel qu'elle l'avait toujours connu. Les tableaux des anciens directeurs la regardaient, notamment le plus grand qui trônait derrière Flitwick où on voyait un sorcier aux cheveux et à la barbe blanche, des lunettes en demi-lune encadrant ses yeux bleus qui donnaient l'impression d'être observé aux rayons x. Le nom d'Albus Dumbledore apparaissait en lettres d'or sous le tableau. C'était le seul à poser un regard bienveillant sur elle.

— Quinze jours, Ambre. Tu disparais pendant quinze jours et tu reviens comme si de rien n'était. Sais-tu le souci que tu as causé à ta mère ?

— Ce n'est pas ma mère, répondit-elle froidement.

Flitwick fronça les sourcils.

— Que s'est-il passé il y a quinze jours ?

— Rien, ce n'est pas votre problème, monsieur. C'est entre elle et moi.

— Vous pourriez parler sur un autre ton à votre directeur, mademoiselle, lança un des tableaux.

— Et vous, Nigellus, vous pourriez vous la fermer aussi, répondit Ambre en se tournant vers le tableau en question, lui jetant un regard noir.

— Ça suffit, aussi bien pour vous Nigellus que pour toi, Ambre. Minerva ne va plus tarder, tu t'expliqueras avec elle si tu le souhaites. Sache tout de même que c'est la dernière fois que tu disparais comme ça et, si je te reprends à te métamorphoser dans le parc et dans le château, tu seras expulsée.

— Mais c'est in...

— Ça aurait pu être bien pire ! Le ministère voulait que tu sois expulsée directement !

— Mais j'ai besoin d'être un aigle ! Ça fait partie de moi !

— Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, s'énerva le directeur. On a mobilisé des dizaines de personnes pour te retrouver, il aurait pu t'arriver n'importe quoi !

— Je savais ce que je faisais.

— Je ne pense pas. Tu es certainement partie sur un coup de tête sans penser un seul instant aux conséquences de tes actes, s'emporta le directeur, son visage devenant rouge.

— Calmez-vous Filius, les interrompit une voix dans son dos. Cette enfant a fait une erreur mais elle n'est pas la seule à blâmer et je pense que mademoiselle Potter et Minerva lui feront bien assez la morale.

— C'est sans doute vrai Albus mais tout de même, se radoucit le directeur.

— Elle a compris, c'est bon, Filius, sourit Dumbledore dans son portrait.

La porte s'ouvrit à la volée et une Minerva échevelée entra, visiblement furieuse.

— Ambre ! Mais qu'est-ce qui t'aies passé par la tête ? Ça t'arrive de réfléchir ou ton cerveau est trop petit pour le faire ?

Des yeux noirs de fureur répondirent à l'ancienne professeure, ce qui rendit muette cette dernière.

— Je peux y aller, maintenant, monsieur le directeur ?

— Eh bien oui, il me semble que oui, répondit l'intéressé, incertain.

Ambre sortit, maîtrisant difficilement sa colère et rejoignit la Pièce Va-et-vient. Lily l'attendait adossée au mur magique. Elles passèrent trois fois devant et la porte apparut.

Lily, à peine entrée, fixa son amante qui, elle, gardait les yeux rivés au sol.

— Explique-moi. Tout de suite.

Le même ton de reproche transperça le cœur d'Ambre qui n'eut d'autre choix que de lui raconter la discussion qu'elle avait surprise quinze jours plus tôt.

— Je sais que c'était une erreur et que je t'ai fait beaucoup souffrir mais j'étais tellement énervée. Pendant ces quinze jours, je suis restée aigle, je n'arrivais pas à retrouver ma forme humaine. Minerva aurait dû m'en parler, j'ai le droit de savoir d'où je viens et pourquoi ma génitrice m'a abandonné. C'est dégueulasse de faire ça. J'aurais préféré une mère dangereuse plutôt que pas de mère.

— Tu as une mère et c'est le professeur Mcgonagall. Elle t'a éduqué et t'a donné une vie confortable alors qu'elle n'avait aucune raison de le faire. Et si ta génitrice ne t'avait pas abandonnée, je ne t'aurais peut-être jamais rencontrée.

— C'est facile pour toi de dire ça, tu as des parents aimants, des frères, des cousins, toute une famille qui t'adore ! Moi j'ai rien de tout ça, je ne connais personne qui soit de mon sang et Minerva aurait dû comprendre qu'elle devait m'en parler !

— Tu l'as toi-même entendu, ta vraie mère est dangereuse. Elle veut te protéger, c'est si dur à comprendre ?

— Ma génitrice, pas ma mère. Qu'elle soit dangereuse ou non, ce n'est pas la question. J'ai le droit de connaître mes origines. Arrêtons d'en parler maintenant, ça ne sert à rien. Tu m'as manqué, je suis désolée...

— Tu m'as manqué aussi, tête de mule.

Hésitante, Ambre s'approcha de sa belle lionne et lui caressa la joue. Lily ferma les yeux et embrassa la main de la Serdaigle.

— Je t'aime, Ambre, ne me refais plus jamais ça et je t'en supplie, prends une douche, tu sens vraiment trop mauvais !

Les deux adolescentes éclatèrent de rire. Elles sortirent et allèrent chacune dans leur salle commune en se promettant qu'elles se retrouveraient ici cette nuit.

Elles arrivèrent ensemble au déjeuner. Les regards se tournèrent vers elles et les murmures les suivirent jusqu'à leur table respective. Leur baiser du matin même allait faire jaser longtemps et Ambre, habituée à tout ça, s'inquiétait plus pour Lily qui, elle, n'aimait pas être la cible des ragots. Elle l'épiait lorsqu'elle vit James quitter sa table et s'approcher d'elle.

— Arrête tes conneries avec ma sœur sinon tu vas vivre un enfer.

Il ne s'était pas arrêté moins de cinq secondes et il sortit de la Grande Salle sans lui avoir laissé le temps de répondre. Ambre fit comme s'il ne s'était rien passé et continua à manger.

Ambre et HogwartsWhere stories live. Discover now