Ambre et Hogwarts

Adolescence

— Ambre !, tempêta Minerva Mcgonagall.

— Quoi ?, râla l'interpellée.

— Sur un autre ton, s'il te plaît et écoute-moi quand je te parle.

— Oui, Minerva, se radoucit la jeune adolescente.

C'était la seule élève qui se permettait de l'appeler par son prénom, ce qui était parfaitement compréhensible puisque Ambre avait été élevée par l'ancien professeur de métamorphose. En effet, l'enfant s'était retrouvée devant le portail de l'école de sorcellerie quinze ans plus tôt alors qu'elle n'était qu'un nourrisson de quelques semaines. Personne ne savait qui l'avait laissé et d'où elle venait. Le professeur Mcgonagall, attendrie, l'avait ensuite prise sous son aile. Au grand dam de la jolie brune, cette femme qui aurait pu être sa grand-mère la prenait encore pour une petite fille alors qu'elle allait avoir seize dans quelques mois. Ambre soupira alors que Minerva reprenait la parole.

— Tu sais très bien que tu n'as pas le droit de te changer en aigle en dehors de Poudlard et surtout pas quand des moldus pourraient te voir.

— Mais comment veux-tu que les moldus s'aperçoivent que je ne suis pas un véritable aigle tant que je ne me transforme pas devant eux ?

— Tu es mineure et il t'est interdit d'utiliser la magie en dehors de l'école, ce qui comprend aussi le pouvoir d'Animagus. Ça fait quatre fois que je t'évite l'expulsion, heureusement que le ministre Shacklebott est un ami.

— Excuse-moi mais c'est si tentant de voler aussi..., répondit Ambre, penaude.

— Je comprends mais tu dois te contrôler jeune fille !, assena son interlocutrice. Bon si on allait faire un tour au Chemin de Traverse ? Je viens de recevoir ta liste de fournitures par Filius qui te souhaite d'ailleurs une bonne rentrée.

Ambre acquiesça et se remémora le directeur actuel de Poudlard, Filius Flitwick. C'était un très petit homme au crâne dégarni par les années. Il était très sympathique et, même s'il était très pris par ses devoirs de directeur, il accueillait volontiers tout élève voulant discuter avec lui. La brune était allée le voir plusieurs fois pour parler du fait qu'elle soit un Animagus depuis toujours et sans jamais ne l'avoir appris. En temps normal, il fallait des années pour en être capable, même en étant un grand sorcier. Elle avait découvert sa particularité par le plus grand des hasards le jour de sa première rentrée à Poudlard, à ses onze ans. Elle s'était transformée juste après que le Choixpeau l'est répartie dans la maison Serdaigle sans comprendre comment elle avait fait. Elle se souvenait seulement d'une chaleur intense dans tout son corps. Bien sûr, elle avait été la bête curieuse de toute l'école, ce qui lui avait indirectement permis de faire la connaissance de Lily Potter, la fille du célèbre Survivant, Harry Potter et de l'ancienne et remarquable joueuse de Quidditch, Ginny Potter de son nom de jeune fille, Weasley. Une forte amitié les avait liée dès le début et, malgré leur maison différente, cette amitié perdurait depuis bientôt cinq ans.

— Accroche-toi à mon bras.

— Oh non pas le transplanage !, s'exclama Ambre.

Après la sensation complètement désagréable d'être emporté par un ouragan, elle atterrit au milieu d'une foule à côté de sa mère adoptive.

— J'aurais préféré y aller en volant.

— Tu me fatigues, Ambre. Va t'acheter de nouvelles robes, d'accord ? Comme ça, j'irais chez Fleury et Bott acheter tes nouveaux livres. On se retrouve ici dans deux heures, j'ai quelques affaires à régler de mon côté. Et pas de métamorphose, c'est bien compris ?

— Oui cheffe !, plaisanta l'adolescente.

Les deux femmes partirent chacune de leur côté. Les rues étaient bondées et, en se frayant difficilement un chemin, Ambre poussa enfin la porte de chez Madame Guipure.

— Bonjour, mademoiselle, la salua une vieille femme aux cheveux blancs. Besoin d'aide ?

— Bonjour, il me faudrait trois robes d'école en taille 8 et aux couleurs de Serdaigle.

— Bien sûr, suivez-moi.

Elles déambulèrent dans les rayons jusqu'à ce que Mme Guipure lui tende en souriant ce qu'elle avait demandé. Elle en essaya une et voyant qu'elle lui allait, elle les acheta et s'en alla.

Sachant que la jeune femme y trouverait forcément des connaissances, et avec un peu de chances celle qu'elle désirait tant voir, elle se dirigea vers la boutique de farces et attrapes des frères Weasley.

La boutique était toujours aussi belle et grandiose que la première fois qu'elle y était entrée, presque dix ans plus tôt. Combien de jours avait-elle passé à se balader sur le Chemin de Traverse avant qu'elle puisse rentrer à Poudlard, trépignant d'impatience surtout devant le magasin de baguettes magiques ? Elle sourit à cette pensée tout en regardant les célèbres boîtes à flemme. Elle en prit une et continua ses achats lorsqu'une personne posa ses mains sur ses yeux, l'empêchant de voir. Ambre sourit.

— Ôte tes mains d'là, Lily !

— Pourquoi tu sais toujours que c'est moi ?, répondit la jolie rousse, déçue.

— Parce que tu es la seule à avoir ce parfum.

Ambre se retourna et vit rougir son amie.

— Salut les filles ! Comment va ma nièce adorée ?, les interrompit un homme aux cheveux aussi roux que la jeune Potter.

— Oncle Ron ! Bien et toi ?

— Parfaitement bien ! Vous souhaitez quelque chose de précis ?

— Mon frère vous embête ?, demanda George Weasley, un sourire malicieux contrastant étrangement avec ses yeux éteints. Ravie de te voir Lily !, ajouta-t-il en enlaçant sa nièce.

Ambre se sentait un peu comme une intrus au milieu de ces retrouvailles familiales et s'intéressa plus que nécessaire à la poudre d'obscurité instantanée sur une étagère à côté. Les trois roux continuèrent leur discussion pendant une bonne dizaine de minutes, riant aux plaisanteries de Georges.

Un grand sourire aux lèvres, Lily se tourna vers la brune, ses oncles étant partis.

— On va faire un tour chez Fortarôme ?

— Pourquoi pas, répondit Ambre.

Florian Fortarôme avait été le meilleur glacier de toute l'Angleterre, un de ses fils avait repris son affaire après la bataille de Poudlard. Il avait fallu du temps mais Arthur Fortarôme avait réussi à redorer le blason de l'affaire familiale. Elles s'installèrent à une table, commandèrent leur glace et discutèrent de leurs vacances jusqu'à ce qu'Ambre dut rejoindre Minerva.