Chapitre 13 move in

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TW : mention d'auto-mutilation

Alex allait arriver, mais Alex était stressé.e. Iel allait emménager chez Esme pour quelques semaines, la personne avec qui son battement de cœur accélérait grandement.

Mais elle lui avait gentiment proposé de l'héberger le temps qu'iel se retrouve un appart et la jeune personne devait admettre qu'iel préférait être chez son amie que dans cet hôtel au parquet craquant à chacun de ses pas.

*

- Seigneur Alex qu'est ce que t'as foutu dans ce sac ? L'intéressé.e sourit en entendant l'expression que la jeune femme employa, Esme n'était pas croyante, mais il lui arrivait de temps en temps d'utiliser ce genre d'expression et ça avait toujours amusé la jeune personne.

- Bah mes affaires pardi !

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Esme était entrain de débarrasser la table et Alex installait les draps sur le canapé, quand soudain iel entendit le silence. Le silence était peu commun chez elle. Esme aimait fredonner des chansons ou encore mettre de la musique quand elle faisait quelque chose. Sauf que là on n'entendait même plus le bruit des assiettes qui se percutaient. C'était le calme plat. Et puis tout repris, la migraine d'Alex compris.

*

Alex se retourna encore sur le canapé gris. Iel entendit une porte grinçer et aperçu la silhouette de son amie avancer dans le noir jusqu'à la baie vitrée et l'ouvrir précautionneusement. Alex l'admirait même dans la pénombre. Ses longs cheveux noirs étaient tressés et quelques mèches s'en échappaient, ses lunettes étaient posées sur son nez et quelques reflets s'accrochaient aux verres arrondis, elle ne portait qu'un débardeur et un pantalon de pyjama et Alex craint quelle n'attrape froid. Iel était hypnotisé.e, Esme dégagait un aura, un aura de désespoir, cet aura ce traduisait physiquement par son attitude craintive et son maintient. La jeune femme attrapa une cigarette et l'alluma après avoir refermé le baie vitrée. Alex la vis s'affaisser sur le mur et souffler lentement. Esme ne fumai jamais, mais Esme n'était plus vraiment Esme.

*

Quelques cendres s'envolèrent pour s'écraser doucement sur le sol après avoir virevolté quelques secondes comme dans un ballet désorganisé. Le froid gagna Esme qui frissonna avant d'écraser son mégot de cigarette dans le cendrier. Elle entendit la porte s'ouvrir derrière elle mais ne se retourna pas, trop abattu et transi par le froid. Une tristesse incompréhensible s'était emparé d'elle quelques jours plus tôt, au fur et à mesure que le temps avançait, Esme ce sentait tomber, et elle ne voulait pas amortir sa propre chute.

Alex drapa sa couverture autour des épaules de l'étudiante qui, trop fatigué laissa tomber sa tête sur son épaule quand iel s'assis à côté d'elle.

La nuit était fraîche et sombre mais Alex sentit ses joues rougir comme des phares dans la nuit.

Esme sentit une main se poser sur son épaule et ce sût en sécurité à cet instant. Elle n'était plus seule, mais elle n'était plus seule à aller mal non plus. Des larmes de frustration glissèrent le long de son nez. Elle n'était pas aveugle, et elle était prête à parier que l'accélération de sa chute était dû à celle de son ami.e. Elle se sentait sale d'être mal et de se sentir en parti mal « a cause » de quelqu'un qui allait mal. Elle voulait que tout s'arrête. Toutes ces émotions bien trop fortes qui pulsaient dans sa tête, son amour qu'elle sentait se développer envers Alex et qui l'effrayait, et la vitesse à laquelle les choses dérapaient. Ses traumatismes allait ils la hanté toute sa vie ? C'était il y a 8 ans et presque tout les soirs elle se réveillait encore en sursaut avec la sensation du compas se plantant dans ses mains, puis sa cuisse, et enfin son dos. Ses cicatrices était désormais presque toutes invisibles, masqués par de plus récentes, celles-la lui appartenaient, elles l'avait soulagé dans ses phases les plus insupportables et avait évacué un peu de la tension et du trop plein qui l'habitais. Elle ne l'avait jamais vu comme ce faire du mal, c'était au contraire son propre moyen d'aller mieux. Et ça lui avait permis de ce réapproprier ses parties de son corps bafoué et mutilé par des ados en colère.

Alex l'observait avec attention, iel aurait presque pu voir son cerveau fonctionner dans son crâne. Iel la sentit se tendre imperceptiblement contre ellui et ce décida à la sortir de sa rêverie qui avait plus attrait au cauchemar.

- Esme ? Qu'est ce qu'il ce passe ?

- Rien. Mentit elle la voix rauque. Iel ne releva pas mais lui fit implicitement comprendre qu'iel était là et n'était pas prêt.e à s'en aller de si tôt.

Ils restèrent ainsi un certain moment, Esme enveloppée dans la couverture à carreau, la tête appuyée sur l'épaule d'Alex qui avait un bras autour de la taille de la brune et portait un sweat vert, tout les deux, le regards perdu dans l'horizon que seules les étoiles leur offrait ce soir là.

Deux Âmes Perdues Sous Les ÉtoilesOnde histórias criam vida. Descubra agora