89. Procès-verbal n°9

877 127 6
                                    

Procès-verbal n°9

Malo Lianatis


Inspecteur de police : Vous avez refusé d'être assisté par un avocat. Vous confirmez ?

M. Lianatis : Oui, Monsieur.

Inspecteur de police : Je vous rappelle que vous êtes mis en examen pour différents chefs d'inculpation, notamment détention de stupéfiants, cession de stupéfiants mais également port d'arme illégal associé au fait que cette arme de service ait été subtilisée à votre frère.

M. Lianatis : ...

Inspecteur de police : Souhaitez-vous vous expliquer sur l'un ou plusieurs de ces chefs d'inculpation ?

M. Lianatis : J'avais cette drogue pour ma consommation personnelle.

Inspecteur de police : Nous ne sommes pas là pour plaisanter, Monsieur Lianatis. Toutes ces accusations sont très graves, je ne sais pas si vous le réalisez réellement.

M. Lianatis : Détrompez-vous, je me rends bien compte de la situation dans laquelle je suis.

Inspecteur de police : L'arme que vous aviez sur vous, elle est donc à votre frère.

M. Lianatis : Oui.

Inspecteur de police : Vous n'êtes pas policier. Comment se fait-il qu'elle se trouvait en votre possession ?

M. Lianatis : Je lui emprunte parfois.

Inspecteur de police : Est-il au courant que vous lui « empruntez » ?

M. Lianatis : ...

Inspecteur de police : Veuillez répondre à la question, s'il vous plaît.

M. Lianatis : Il ne le savait pas, non. Jusqu'au soir de la disparition de Juliette.

Inspecteur de police : Comment l'a-t-il découvert ?

M. Lianatis : Il ne devait pas travailler, donc je lui avais pris son arme. Il n'était pas censé s'en apercevoir. Mais quand finalement, il a été de garde et qu'il n'a pas trouvé son arme, il a compris.

Inspecteur de police : Il ne vous a pas dénoncé.

M. Lianatis : Non, car je lui ai juré que je ne le referai plus. Que je ne retoucherai plus à son arme.

Inspecteur de police : Et c'est tout ?

M. Lianatis : Il ne voulait pas avoir de problème, ni que moi, j'en ai. C'était plus simple de ne rien dire et de passer à autre chose.

Inspecteur de police : Mais vous n'avez pas tenu votre promesse.

M. Lianatis : C'était plus fort que moi.

Inspecteur de police : Cette arme, le soir de la disparition de Juliette Prévost, l'avez-vous utilisée contre elle ?

M. Lianatis : Quoi ?? Non. Jamais de la vie ! Je la prenais pour me rassurer et faire peur aux autres, jamais je n'aurais tiré sur quelqu'un.

Inspecteur de police : Mais vous étiez bien présent, et armé, à la cabane pour votre trafic, le soir de la disparition de Juliette.

M. Lianatis : Je ne lui ai pas tiré dessus !

Inspecteur de police : Avez-vous eu une altercation avec Juliette ? Voulait-elle de la drogue ? Lui avez-vous tiré dessus ?

M. Lianatis : Je vous répète que je n'ai jamais tiré avec cette arme ! Ni sur Juliette ni sur qui que ce soit d'autre !

Inspecteur de police : Écoutez, il est grand temps que cette affaire se termine. Qu'on sache enfin ce qui est arrivé à cette jeune fille. Pensez à vos proches. Pensez à ses proches. Une nouvelle fois, avez-vous tiré sur cette jeune fille ?

M. Lianatis : Non !

Inspecteur de police : L'avez-vous vue à la cabane, ce soir-là ?

M. Lianatis : Oui !

Inspecteur de police : Qu'avez-vous fait ?! Que lui avez-vous fait ?!

M. Lianatis : J'ai pointé mon arme sur elle mais je n'ai pas tiré, je vous assure ! Elle a eu peur, elle est partie en courant sous mes yeux.

Inspecteur de police : Où ça ?

M. Lianatis : Dans la forêt. Je vous le jure.

Inspecteur de police : La forêt est vaste.

M. Lianatis : Oui, je sais. Mais prenez la peine de la fouiller et peut-être qu'enfin, vous trouverez Juliette.



Keep It QuietOù les histoires vivent. Découvrez maintenant