Chapitre 25 : Léna

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Après quelques minutes, nous arrivons devant chez moi. Je me dépêche de remettre la voiture de ma mère devant le garage et appuie sur le bouton pour que le siège se remette à sa position. Que je prenne la voiture pour sortir ne la dérange pas, mais elle tient à la récupérer comme si elle n'avait jamais bougé, pour ne pas perdre de temps quand elle la prendra à nouveau.

Les premières fois où je l'ai emprunté, je ne m'embêtait pas avec ce genre de détail, mais à force de l'entendre crier dans la maison et me menacer de ne plus me prêter la voiture, j'ai pris l'habitude de le faire. Il fallait le dire, si elle se levait un peu plus tôt pour partir bosser et qu'elle ne faisait pas tout de dernière minute, le fait que le siège ne soit pas réglé ne serait pas un souci.

Je quitte la voiture en compagnie de Solenn qui a réussi à se détendre suffisamment durant le trajet. J'ai actuellement à côté de moi une boule de stress qui ne cesse de tortiller ses doigts dans tous les sens, tellement celle-ci appréhende de rencontrer ma mère. J'aimerais bien être présente le jour où elle rencontrera quelqu'un et qu'elle fera la connaissance de sa belle famille. Je pense qu'il y aura matière à rire et qu'elle sera méconnaissable.

Nous attendons un instant sur le trottoir que Raphaël nous rejoigne. Il a dû faire un arrêt au tabac pour prendre un paquet de cigarette, ainsi qu'un autre pour Eden, qu'il va me confier pour que je lui apporte ce soir. Nous ne patientons pas bien longtemps, avant qu'un tacot débarque dans la rue, musique à fond. Je ne sais pas ce qui fait le plus de bruit actuellement, son moteur qui est entre la vie et la mort, ou la musique qui sort de l'habitacle.

Il s'arrête et coupe la musique avant de quitter son pick-up défraîchi. Une clope coincé entre les lèvres, il tire sur son bermuda en jean avant de claquer la portière avant de nous rejoindre.

— Il fait une chaleur à crever dans ce pays, c'est un truc de dingue ! J'ai pas le souvenir qu'il faisait aussi chaud l'été dernier. C'est la première fois que j'attrape un coup de soleil pareil, déclare-t-il tout en passant son avant bras pour essuyer son front.

— Ca accentue ton côté clown, le tacle Solenn.

— J'crois que toi c'est de l'humour par perfusion qu'il faudrait te donner, surenchérit-il.

— Vous ne commencez pas, vous me gonflez mais grave ! Premièrement, Solenn a de l'humour c'est juste que ce n'est pas le moment, deuxièmement, tu ressembles vraiment à un clown avec ton nez encore plus rouge que les tomates du jardin de ma mère. Et troisièmement, on va rentrer et vous allez vous parler normalement ou vous ignorer si vous n'en êtes pas capable !

— Oh, mais on fait que ce taquiner, réplique Raph.

Sa phrase terminée, il met une tape dans le dos de Solenn qui perd toutes ses couleurs avant de basculer vers une teinte rouge explosive. Elle lui lance immédiatement un regard furieux qui à le mérite de clouer le bec de Raph. Il lève les mains en l'air avant de les joindre, afin de lui demander pardon.

— Personne ne lui a jamais collé une baffe à celui-là ?

— Oh si, Nath et Eden m'en collent souvent, déclare-t-il.

— On va dire qu'il est chiant, mais attachant, avoué-je en lui souriant.

— Si Eden n'était pas là, je crois que c'est moi qui serais tombé amoureux de toi !

— Amour à sens unique, c'est pas bon pour ton égo mon pote, répliqué-je.

— Tu aurais succombé au charme de Raphaël Lewis, tu peux le dire, il est pas là !

Je lève les yeux au ciel en rigolant, mais je ne prends pas la peine de lui répondre. S'il n'y avait pas eu Eden, je ne sais pas comment serait ma vie et je n'ai aucune envie de le savoir, car le seul qui compte dans mon cœur, c'est lui.

Apprends-moi à t'aimer #2. (annulé)Where stories live. Discover now