Chapitre 1 : Léna.

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Assise sur mon lit, j'observe la chambre étudiante dans laquelle j'ai vécu pendant plusieurs mois. J'ai le sentiment de laisser une part de moi dans cet endroit et mon cœur se serre dans ma poitrine. Je n'ai pas terminé de ranger mes affaires, car je n'en ai pas le courage. Tout quitter pour rentrer à Riverside ne m'enchante pas, car plus rien ne sera comme avant.

— Dépêche-toi Léna, je t'attends depuis plus d'un quart d'heure ! s'impatiente Solenn.

— Je ne sais pas si j'aurais la force de...

— Stop ! Ça fait huit mois Léna, les gens sont passés à autre chose, tu te dois de faire pareil ! Surtout que des gens t'attendent là-bas, concentre-toi sur ceux que tu vas retrouver !

Je soupire et me laisse tomber sur le lit. Même si une part de moi sait qu'elle a raison, j'appréhende énormément de rentrer. Je n'ai pas le courage de croiser Nathan, Pauline et encore moins Eden. 

Il n'est même pas au courant de ce baiser entre Nathan et moi et je ne vois pas comment je pourrais lui en parler. Il n'a jamais pris la peine de répondre à mes messages, ni même à mes appels. J'ai hurlé, j'ai pleuré, je l'ai supplié sur de nombreux messages pour sa messagerie vocale, mais ça n'a rien changé. Il semble toujours autant déterminé à croire que je suis responsable de l'arrestation de ses frères, alors que ce n'est pas le cas. Lui qui passait son temps à me parler de confiance, alors qu'il n'a jamais été fichu de me faire réellement confiance au fond de lui.

Raphaël connaît les raisons de son silence et bien que j'ai tenté de lui tirer les vers du nez à de multiples reprises, il n'a jamais craché le morceau. Je l'ai connu plus facile à faire tomber, mais il semblerait qu'en vieillissant il devient plus sage, trop sage même. À côté de ça, il a été un véritable soutien et le seul ami qui me reste avec Camille. Il est vrai que la situation est surprenante, quand on repense à la dernière année que j'ai passée à Riverside. Je me plonge un instant dans les souvenirs du passé, souriant en repensant à tous les fous rires que Raph m'a donnés, quand une voix grincheuse vient gâcher ce moment :

— Tu vas bouger ton cul de ce maudit plumard !

Je grogne avant de me redresser et m'avance jusqu'à ma valise pour la compléter. Je n'ai aucune motivation, car le fait de devoir rentrer me tord l'estomac. Je dois arrêter de traîner des pieds, si je veux réussir à quitter cette chambre.

— Léna...

— Je sais, soupiré-je. J'ai simplement peur d'être malheureuse en retournant là-bas. J'ai tellement de souvenirs merveilleux, qui me brisent en même temps le cœur...

— Il n'y a peut-être rien de perdu dans votre histoire.

— Tu ne connais pas Eden, ris-je nerveusement. Il a du passé à autre chose en enchaînant les coups d'un soir et je crois que c'est ce qu'il y a de plus dur à supporter, avoué-je.

— Comment tu as fait pour aimer ce gars ? Grimace-t-elle.

— Attends de le voir et tu comprendras, ris-je tout en fermant ma valise.

Je quitte la pièce et une fois dans le couloir me retourne une dernière fois pour observer ce qui était ma chambre durant huit mois. Cet endroit où j'ai tant pleuré, mais où j'ai rencontré Solenn. Cet endroit où j'ai appris de nouveau à rire et a me relever petit à petit.

Je traverse le couloir, saluant ceux qui ont partagé cette année avec moi. Je m'arrête parfois, me laissant aller à une étreinte, car je sais que je ne les reverrai peut-être jamais. J'essaie de retenir mes larmes durant ces au revoir, car je me suis promis une chose avant de rentrer : ne plus pleurer. 

Apprends-moi à t'aimer #2. (annulé)Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα