Chapitre 6 : Eden.

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Je me réveille péniblement, ma nuit n'a pas été aussi reposante que je l'aurais souhaité. Je n'ai fait que tourner en rond dans mon lit, les images de Léna dévastée revenaient sans cesse.

J'ai l'impression d'être horrible, sans cœur et de lui faire du mal gratuitement, mais je ne parviens pas à passer à autre chose. Je ne suis pas prêt pour le moment à partager de nouveau ma vie avec elle, j'ai besoin de plus de temps. J'ai besoin de comprendre davantage ce qui a bien pu se passer ce jour-là, j'ai besoin de réparer mon cœur avant de pouvoir lui offrir à nouveau.

Je suis conscient des risques que je prends en agissant ainsi, mais c'est autant pour son bien, que le mien. Je n'ai pas envie d'être un mec toxique, qui n'aura aucune confiance en elle et qui lui fera vivre un enfer au quotidien. Si je dois la retrouver, je veux qu'elle retrouve l'homme qu'elle a appris à aimer et pas le sombre connard sans cœur que je suis devenu.

Je dégage la couette de mon visage, quand j'entends toquer à la porte qui mène à l'extérieur. La tronche de Raphaël derrière la vitre ne me dit rien qui vaille. Je sais d'avance qu'il va me passer un savon, mais foutu pour foutu, autant qu'il le fasse dès maintenant. De toute façon, le temps que je n'aurais pas avalé un café et fumé une clope, je ne retiendrai pas un piètre mot de ce qu'il dira.

Je lui fais un doigt d'honneur en guise de salue, ce qui ne l'arrête pas pour autant et il entre immédiatement. J'ai pris une sale manie de ne plus fermer ma porte à clé depuis que mes frères sont en prison. Le quartier est devenu plus calme à présent. Plusieurs descentes de police ont eu lieu et un bon nombre de locataires se retrouvent à présent derrière les barreaux.

     — Monsieur Gomez, ravi de vous voir de si bon matin !

     — Monsieur Lewis, je ne dirais pas que je suis enchanté de mon côté !

Je m'assois sur le bord du lit et frotte mes yeux avant de me lever complètement et de m'étirer.

     — Quel joli petit cul moulé dans ce boxer gris !

     — Ta gueule, répliqué-je sèchement.

Je quitte ma piaule en trainant des pieds pour rejoindre la cuisine, mon fidèle compagnon collé à mon cul. Même pas cinq minutes qu'il est entré et il me gonfle déjà. Je file immédiatement vers la cafetière et me sers une bonne tasse de café, que je mets dans le micro-ondes. Je prépare une clope et attends patiemment que mon café termine de chauffer pour le récupérer.

     — Je peux...

Je me tourne vers lui et lui lance un regard annonçant que non, il ne peut pas. Malheureusement, ça n'a pas l'effet voulu. Il entre dans la cuisine et se sert à son tour avant de reprendre :

     — Je ne te conseille pas de sortir habiller comme ça, les enfants de la voisine font du vélo dans la rue !

     — C'est bon, je suis en boxer, je ne suis pas à poil !

     — Non, mais tu as cette petite chose matinale que nous les hommes détestons tant au moment d'aller pisser qui risquerait de faire débarquer les flics !

J'oriente mon visage vers mon entrejambe et constate qu'effectivement, j'ai un problème de taille. Je dépose ma tasse sur la table-bar et file rapidement vers ma chambre pour enfiler un jogging. Je reviens la minute d'après, la clope coincée entre mes lèvres. Je reprends ma tasse pour rejoindre l'extérieur en compagnie de Raph. Nous nous installons sur les marches du perron et j'attends patiemment que sa diarrhée verbale débute.

     — Par où je commence ?

     — Va à l'essentiel, je sais déjà que tu vas me passer un savon !

Apprends-moi à t'aimer #2. (annulé)Where stories live. Discover now