𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 18 : 𝖋𝖊́𝖒𝖎𝖓𝖎𝖓𝖊.

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Je me relève lentement et me dirige dans mon dressing. J'en sors un pull et un jean larges. Là au moins, personne ne verra mes bourrelets. Mais avant d'enfiler tout ça, je pars vers mon bureau et ouvre le tiroir, puis attrape le film plastique.

Je me positionne en face du miroir, et enroule mes cuisses avec le papier, puis mon ventre, et je m'habille.

Je fais ça, chaque putain de matin.

Puis j'attrape mon téléphone, descends, puis sors de chez moi. Je ne sais pas où je vais, mais ce qui est sûr c'est que je veux être loin d'ici.

J'ai gaspillé mes sous pour lui faire plaisir, mais ça ne lui a pas plu. Je suis vraiment trop débile !

- Blue? Résonne une voix derrière moi.

Je fronce les sourcils et me tourne vers cette voix. Je me retrouve face à face avec Tatiana. Super...

- Comment vas- tu petite sœur?

- Parfaitement bien. Mentis-je.

- T'es sûre? On dirait pa-

- Je t'ai acheté des fringues. La coupais-je. Elles sont dans ma chambre sur mon lit. C'est une jupe noire taille haute et un crop top blanc.

Elle écarquille les yeux, avant de sauter de joie.

- Trop bien ! Merci Blue!

Puis sans que je puisse ajouter quoi que ce soit, elle s'en va. Ce qui ne me dérange pas plus que ça. Je décide d'aller me poser sur un banc dans un petit parc désert. Il est 18h, et il n'y a plus personne. Heureusement, au mois de mai il fait encore jour.

Mon regard est perdu dans le vide tandis que je repense à la conversation que j'ai eue avec ma mère.

- Je t'ai connu plus heureuse. Résonne une voix rauque derrière moi.

Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit. Je reconnais toujours son odeur.

Menthe et cigarette.

- Écoute Éros, fous-moi la paix d'accord? Murmurai-je d'un ton presque inaudible.

- Je pourrais, mais je n'en ai pas envie. Je ne vais pas te laisser là dans cet état.

- Je ne suis pas une petite gamine faible. Je suis une grande fille, je sais me débrouiller toute seule. Crachai-je.

- Pour moi Blue, tu seras toujours une gamine. Raconte-moi. Dit-il en s'asseyant à son tour sur le banc.

- Pour que tu te moques et que tu aies pitié de moi? Non merci, je vais éviter.

- Je n'ai aucune pitié, Blue. Mais je veux savoir pourquoi est-ce que t'es dans cet état. Je ne bougerai pas tant que tu ne me l'auras pas dit.

Je ne réponds rien et continue de fixer le vide. Personne ne parle, j'ai l'impression qu'Éros n'a pas envie de me presser. Comme s'il avait tout son temps, juste pour m'écouter. Et c'est à ce moment précis que je reçois un message de Tatiana.

De Tatiana :
J'ai kiffé la tenue, maman aussi, elle a dit que ça m'allait super bien! Merci Blue! <3

Je sens le regard d'Éros sur mon portable, je sais qu'il a vu le message. Je me contente simplement de l'éteindre sans répondre à Tatiana.

MIO TESORO  Where stories live. Discover now