Chapitre 15

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Ce bureau, au fil des années, avait accueilli beaucoup de gens. Erwin avait déjà recarder certains de ces soldats, ou parler stratégie, ou même juste prendre du bon temps, ici.

C'était son bureau, où il travaillait.

Aujourd'hui, il ramenait la capitaine Jarode Keith tout droit revenue des cachots. Cette dernière ne s'était pas encore totalement calmée, mais son expression s'était adoucie.

Elle s'installa face à son major, puis prit la parole.

- Major, d'où vient Ayame Sato ?

Le major Erwin hésita. Seul Livaï et lui étaient au courant, pourtant ce n'était pas un secret. Mais il savait que le dire à Jarode Keith pourrai influencer son jugement en la faveur de la noireaude. Après tout, la capitaine venait aussi des bas-fonds.

- De la cité sous-terraine.

Keith eut un léger sursaut.

- Elle a payé sa citoyenneté ?

La blonde avait travaillé pour sortir du sous-sol. Elle avait dû se salir les mains à plusieurs reprises. Et une fois dehors, elle avait pu réaliser son rêve et entrer au bataillon.

- Non. Enfin, si. Elle est en train de payé sa citoyenneté. Elle s'est enfuie elle-même des bas-fonds, Livaï l'a trouvé et la ramené.

- Enfuie ? Comment a-t-elle pu s'enfuir d'un lieu si bien gardé ?

Erwin ne répondit pas, lui-même ne savait pas comment elle avait fait.

Il lui avait déjà demandé, mais elle ne répondait pas. S'il forçait, elle mentirait sûrement. Cette femme est tout un mystère.

Erwin attendait autre chose, et Jarode le savait.

Mais maintenant qu'elle était au courant de l'origine de sa soldate, elle pouvait mieux interpréter ses gestes. Tous ses gestes.

- Quand nous sommes rentrés au QG après la bataille de Trost, mon soldat Mich est venu me voir. Il avait une expression furieuse. C'est une habitude de le voir ainsi, alors je ne lui ai rien demandé. Mais il est venu chez moi.

Erwin écoutait attentivement. Mich était un bon soldat, comme tous ceux de l'escouade de Jarode. Il respectait sa capitaine et ne mentirait pas par plaisir.

- Il m'a dit avoir rencontré un soldat pendant la bataille. Ce soldat était agenouillé devant le corps d'une des recrues. Il s'est approché, pensant que le soldat pleurait. Mais il s'est vite rendu compte qu'elle souriait.

Erwin Smith se préparait à la suite. Les personnes venant des bas-fonds avaient souvent des comportements un peu décalés. Il avait fini par le comprendre.

- Il m'a dit qu'elle souriait et a déclaré :

"Vos soldats sont sûrement des clowns pour mourir aussi bêtement. Pourquoi jouez-vous à ce foutu jeu ? Vous regrettez d'être entré au bataillon, n'est-ce pas ?"

Erwin observa la femme se mettre en colère une nouvelle fois. Vu son vécu, il comprenait qu'elle soit plus touché par ces mots que les autres.

- Mich m'a fait une description du soldat. Yeux verts, même taille que lui, cheveux plus noir que le caporal. J'ai immédiatement compris de qui il s'agissait.

La major hocha la tête.

Ce qu'elle avait dit était une insulte à tous les membres du bataillon. Et à tous les morts. C'était en effet grave. Elle avait mérité le coup de Jarode.

Mais elle pouvait changer. Au début, Livaï aussi était très froid même s'il était un peu plus réfléchi. Pourtant, il avait fini par changer son comportement envers lui.

La Vie Est Belle, Mais Si CruelleWhere stories live. Discover now