Chapitre 16

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Quinze ans plus tôt.

Maman dort dans le lit, elle est toute blanche, elle n'est pas très grosse maman. Mais elle est jolie, qu'est-ce qu'elle est jolie ma maman. C'est la plus belle du monde, même si elle n'a pas de cheveux, elle reste la plus belle à mes yeux. Sergeï dit que ses cheveux repousseront un jour, mais je ne pouvais pas attendre, alors j'ai rasé les miens. Les autres aussi ont rasé leurs cheveux.

Maman, elle sent bon la fraise, et son sourire ressemble à celui qu'un soleil dans le livre que Sergeï m'a acheté. Maman n'était pas très gentille avec lui avant, mais maintenant, c'est son deuxième préfère après Yury. Yury a pris le cœur de ma maman, et il ne veut pas le partager avec moi. Il m'en faut juste un toute petite peu, après je serais sage, je le jure.

— Mon ange... tu viens me faire un câlin ?

Je relève la tête vers maman qui me tend sa main, elle me sourit, mais je sais qu'elle a mal. Je l'entends pleurer la nuit, elle pense qu'elle est toute seule, mais je me cache sous son lit et je reste avec elle. Je ne veux pas qu'elle soit toute seule, j'attends qu'elle meure, mais elle n'y arrive pas. Maman à besoin de mon aide, je peux l'aider moi.

Je monte sur le lit de maman et rampe jusqu'à elle avant de lui donner ma main qu'elle ramène contre son visage, maman elle dit que je sens bon le bébé propre. Alors je continue de me laver avec le savon pour bébé, même si Nikita a dit que ce n'était plus de bon âge. J'aime sentir bon pour ma maman.

Ma maman, elle a des grands yeux, ils sont tout gris, mais ces derniers temps elle dit qu'elle n'arrive pas à voir beaucoup de chose. Mais elle peut me voir, elle dit que je suis beau, maman a toujours dit qu'elle avait eu les plus beaux, petits garçons du monde. Ma maman, elle est géniale.

— Tu sens bon le bébé mon ange, tout propre, tout beau. Murmura-t-elle en embrassant chacun de mes doigts, est-ce que tu veux bien me faire un câlin ?

J'ouvre grand mes yeux de petit garçon, je ne suis pas sûr qu'elle est vraiment dit ça, ou alors j'en est juste rêver. Je ne sais pas, maman ne peut pas nous faire de câlin, tout son torse est brûlé à cause de l'hôpital et des médecins. Ils ont tué ma maman, ils sont méchants avec elle. Elle me tire doucement le bras et me laisse tomber doucement sur elle, je monte sur son ventre et pose ma tête au niveau de son cœur avant de sentir sa main caresser mon dos et mes cheveux tout rasés.

— Maman, tu sens bon toi aussi.

— C'est vrai mon ange ? Tu trouves que ta maman sent bon ? Tu es un gentil garçon, tu le sais ça ?

Sa voix est douce contre mon oreille, je sens mon cœur s'envoler parce qu'il est content. Je suis amoureux de ma maman, si elle ne devait pas mourir, je suis sûre que j'aurais pu l'épouser. J'aurais pu être son sauveur moi.

— Tu dois me promettre de rester sage avec Sergeï, il est encore petit lui aussi, tu sais ? Il essaye tant bien que mal, mais... si tu le vois un jour pleurer, fait lui un câlin. Il aime les câlins.

— Je serais grand et fort tu verras maman.

— Je verrais tout, c'est promis, je serai toujours là même si tu ne me vois pas. Protège tes grands-frères, tu es le plus fort, le plus grand, le plus beau, maman, elle sait que tu feras ce qu'il faut pour les aider, pas vrai ?

Je hoche de la tête en me serrant un peu plus fort dans ses bras, j'ai les yeux qui piquent, ça fait mal.

— Maman...

— Oui mon ange ?

— Est-ce que tu peux rester avec moi, pour toujours ?

— Oh mon ange... Sa voix ne devient plus qu'un murmure dans la pièce, je t'aime tellement Anton, tu seras à jamais mon petit bébé.

UtopiaWhere stories live. Discover now