Chapitre 11

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Allongée sur le côté droit, la tête tournée vers la vitre qui laisse une vue imprenable sur la ville de Los Angeles remplie de lumière. Cela fait maintenant une semaine que je suis chez Anton, je n'ai pas bougé de son lit, n'y de la chambre. Je n'en ai pas l'envie, n'y la force. Il m'a assurée que Yury passait tous les jours à mon appartement pour passer un peu de temps avec Sylvester. J'ai dû appeler mes parents pour leur assurer que j'allais bien et que je viendrais bientôt leur rendre visite. Je ne sais pas ce qui m'arrive, je suis incapable de faire quelque chose de mes quatre membres. Anton ne me laisse pas faire non plus, après ce qu'il s'est passé dans la douche, il est devenu distant, il s'absente la journée et ne revient que tard dans la nuit.

Je dois rentrer chez moi, faire quelque chose de ma vie. Je ne peux pas juste regarder dans le vide, même si ce n'est pas l'envie qui manque. Je ne sais pas si c'est le choc du kidnapping ou simplement le faite que je suis incapable de voir ce qui est mal ou bien autour de moi. Je suis nul à chier en ce moment et j'ai l'impression que je ne fais aucun effort pour y remédier à ce qui est encore plus désolant.

Nous sommes en plein milieu de la nuit, et je ne suis même plus capable de sentir les larmes couler sur mes joues. Pourtant, je continue de sangloter en serrant mes bras autour du coussin. J'aurais jamais imaginé que quelqu'un pouvait m'infliger une douleur bien plus forte et présente que ce que mon ex-mari m'a fait subir. Et pourtant...

— Tu pleures.

— Non, je rigole dans mon sommeil, ça ne se voit pas ?

— Je n'ai pas compris.

— C'est du sarcasme Anton, du sarcasme, m'énervais-je en me redressant assis sur le lit, pourquoi est-ce que je suis comme ça ? Je suis dégoûté de moi-même, il n'y a rien qui va, absolument rien. Je suis dans ton lit depuis une semaine, après m'être fait kidnappée par un mec qui voulait sa vengeance, j'ai eu le droit a une dent arracher qui me fait souffrir dès que j'y pense. Tu m'as donné un cunning d'enfer dans la salle de bain, tu continues de t'occuper de moi alors que tu me détestes. Et je suis devenue aussi inutile qu'une huître, quoi que celle-ci son comestible au moins.

Anton debout au pied du lit encore habillé de son costume me regarde comme si c'était moi la folle et pas lui.

— Tu veux que je m'occupe de ta chatte tout de suite ?

— Anton ! Tu n'as retenu que ça dans ce que je viens de dire là. M'exclamais-je en frappant mes mains sur le drap du lit.

— Tu parles trop, je te l'ai déjà dit. Je sélectionne que les parties qui m'intéressent.

— Idiot !

— Idiote.

— Je rentre chez moi, tout de suite.

Je retire la couette de mon corps et me relève toujours habillée d'un de ses t-shirts ainsi qu'un de ses caleçons. Il a jugé que ce n'était pas nécessaire de récupérer mes affaires chez moi, que je pouvais prendre les siens autant que je le souhaitais. Idiot. Mignon.

Je passe à côté de lui sans le regard en direction de son dressing pour enfiler un jogging. Il passe son bras sur ma taille et me retient en me ramenant contre lui. Mon dos appuyé contre son torse et sa main posé sur le bas de mon ventre à plat, les doigts écarter. Son souffle chaud dans ma nuque et son corps enveloppant le mien sans difficulté.

Il me fait avancer en direction de la vitre avant d'ouvrir celle-ci, je lève le pied pour passer dans le balcon les sourcils froncés. Qu'est-ce qu'il fait ?

— Quoi ?

— Tu sais ce que je fais quand je suis frustré ? Me chuchote Anton à l'oreille en embrassant l'arrière de celle-ci.

UtopiaWhere stories live. Discover now