Chapitre 10

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— Elle va s'en sortir. Votre ami à une malformation cardiaque, ce qui explique pourquoi son cœur s'est arrêté après un choque aussi violant. Elle aura besoin de repos pour les prochaines semaines, pas de frayeur, pas de stress, pas d'adrénaline, rien qui ne ferait palpiter son cœur. Précise le médecin en commencent à ranger son matériel.

— Elle se réveillera quand ? Demande Yury appuyé contre le canapé de mon salon.

— D'ici, quelques heures sûrement, ne lui donnait rien à manger jusqu'à demain. Tant que je n'ai pas les analyses d'infection pour sa dent qui a été arrachée.

— De l'eau ? De la soupe ? De la purée ? J'en sais rien, il faut bien lui donner quelque chose. S'impatiente mon frère en dévisageant le médecin comme si c'était lui qui était stupide.

— De l'eau, mais rien d'autre. Et pour la douleur, en plus des antibiotiques, je vous conseille d'envelopper de la glace dans une serviette et de le tenir contre sa joue. Elle dégonflera plus vite comme ça.

— Garder votre téléphone sur vous.

Yury raccompagne le médecin jusqu'à la porte de la maison avant de revenir vers moi à grande enjambée. Je sais déjà ce qu'il va faire avant que son poing rencontre ma mâchoire avec plaisir me faisant tomber de la chaise où j'étais assis. Je grogne en le fusillant du regard me redressant une main sur ma mâchoire douloureuse.

— C'était pourquoi ça ? Je crache en me retenant de lui sauter à la gorge.

— Pour mon plaisir personnel. Raille Yury se moquant de ma colère.

— Va te faire foutre.

— Elle aurait pu mourir.

— Je sais.

— Il aurait pu lui arriver bien pire qu'une dent arracher.

— Je sais.

— Elle aurait pu finir sous terre si tu n'avais pas été là.

— Je sais putain, je sais !

— Non, tu ne sais rien ! Hurle à son tour Yury en m'attrapant par le col avant de me plaquer contre le mur de mon salon, si elle meurt, on ne pourra jamais avoir ce qu'on veut ! C'est à toi de la protéger ! Tu n'es pas censée la mettre en danger, tu n'es pas censée l'exhiber aux yeux de tous. Putain Anton qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi petit frère ?

Je le dévisage me retenant de lui arracher la gorge à son tour, si je le tue, je n'aurais plus personne pour me soutenir. J'ai encore besoin de sa tête.

— Tu crois tout savoir, tu crois que tout le monde est à ta botte. Mais bordel, cette fille n'est pas à tes pieds. Si tu veux la voir heureuse, tu as intérêt à te mettre à genoux, est-ce que tu m'as compris le morveux ?

— Je ne la veux pas heureuse.

Il serre beaucoup plus fort ses mains sur mon col en me plaquant à nouveau contre le mur cognant ma tête contre celui-ci. Il allait vite le regretter.

— Oh, si tu vas la rendre heureuse. Je te jure Anton, si une larme coule encore de son visage de poupée, je viendrais te chercher. Je viendrais te chercher et je te ramènerais en Russie avec Sergeï. Et tu sais ce qu'il va faire, pas vrai ?

— Tu n'oserais pas. Sifflais-je en dégagent brusquement ses mains de mon col.

— Tu veux retourner dans ta cave morveux ? C'est ça que tu veux ?

Avant qu'il n'est le temps de reculer, je lui saute dessus nous faisant rouler sur le sol cassant un vase par la même occasion. Un mélange de poings, de jurons, et de sang nous entoure tous les deux plusieurs minutes avant qu'on ne finisse par rouler sur le côté à bout de forces et de souffle. Lui le visage bien amoché et moi le visage encore plus amoché qu'il ne l'était déjà. Putain, ça fait du bien.

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