Black Bikers, Tome 1 : La louve indomptée

Chapitre 35

Depuis que nous sommes rentrés, je fixe le plafond et attends. J'attends que Keir se réveille ou alors j'attends de m'endormir. Mais depuis qu'il s'est endormi, je n'arrête pas de lui lancer des regards et il ne bouge pas. Il dort comme s'il n'allait jamais se réveiller et je déteste ça.

Lentement, je me retourne pour le regarder. La lumière de la lune et des réverbères qui passe à travers les rideaux me permet de voir son visage. Je passe un doigt sur son nez et ses lèvres, mais il ne réagit pas. Peut-être qu'il a bu plus que je ne le pensais.

Ou alors c'est moi.

Je crois que je n'ai pas bu autant depuis un bon paquet de semaines et je me retrouve complètement galvanisée, mais surtout, je me sens excitée. J'ai l'impression que Keir ne me touche plus comme il le fait d'habitude depuis mon agression, de crainte de me blesser, mais j'en ressens le besoin maintenant.

Alors mon doigt continue sa descente le long de son visage, puis sur sa gorge et son torse. Quand j'entends son petit grognement, je souris et apprécie qu'il réagisse enfin, même s'il ne s'agit que de ça.

Mais j'ai besoin de plus. Alors, doucement, je me glisse sous la couette et dépose des baisers sur son torse, puis ses hanches, descendant toujours plus bas jusqu'à arriver devant son caleçon.

Je déteste le fait qu'il se soit endormi avec le moindre tissu sur lui et je lui fais rapidement comprendre en mordant sa hanche. Il grogne à nouveau comme seul réponse.

— Keir...

— Hm...

— Keir...

— Hmmmmm...

— Mon loup...

Cette fois, je vois un petit sourire monter sur ses lèvres alors qu'il grogne et je souris à mon tour en caressant son torse.

— J'ai envie de toi.

Il dort encore, alors je remonte jusqu'à son visage pour déposer des baisers légers dans son cou et caresser son torse du bout des doigts.

— Keiiiir...

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Sa voix est cassée, endormie, mais je sens ses mains se poser sur mes hanches pour me tenir contre lui, comme s'il se préparait à un danger. Je souris et me frotte contre son corps en déposant un nouveau baiser sur sa peau.

— J'ai envie de toi, répété-je.

— Tu as envie de quoi ?

Il a l'air tellement endormi que je me recule pour le regarder. Il n'est pas conscient, je ne devrais pas faire ça. Mais quand je m'écarte de lui, il resserre ses doigts sur ma peau et ouvre un œil en grognant.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je te laisse dormir, excuse-moi.

— Hmm...

Il grommelle en me retenant contre lui et enfonce sa tête dans mon cou.

— Je ne suis pas trop conscient de la réalité, mais je sais une chose : si tu retires ton corps du mien, je crois que je vais détruire le monde.

Je souris et secoue la tête.

— Tu es fatigué, tu...

— Hm, marmonne-t-il pour me faire taire. Si tu me réveilles, c'est qu'il y a quelque chose. Dis-moi.

Je secoue la tête. Il n'a pas l'air d'avoir compris quand je lui ai dit déjà deux fois ce que je voulais et il a surtout l'air trop doux et tendre pour que je puisse briser ce simple moment avec mon désir sexuel qui n'est là qu'à cause de l'alcool.