Black Bikers, Tome 1 : La louve indomptée

Chapitre 38

Point de vue Eliana

Je n'ai pas passé une seule soirée avec Cassie depuis plus d'un mois. Non, en réalité, je n'ai pas vu Cassie depuis aussi longtemps.

Après l'agression de Bonnie, l'Empyrée a été fermé pendant deux jours et les filles ont toutes été mises sous surveillance. Alors pendant que je me trimballais Niles, Cassie se trimballait un fameux Leo, un jeune prospect. Et quand il arrive, je crois le reconnaître : c'est celui qui me dit quelque chose, que j'ai croisé à la fête chez Alex il y a deux jours.

Quand je le vois à côté de Cassie, je me dis que j'ai dû le croiser le jour où Niles est arrivé en ville. Ils étaient nombreux à l'Empyrée et je n'ai pas pu faire attention à tout le monde.

En tout cas, quand Cassie entre à l'intérieur, je ne sais pas comment dire à Leo que je veux rester seule avec ma meilleure amie.

Je lui jette un regard en coin, tout en cherchant une façon polie et calme de dire les choses...

Je n'ai pas vu Cassie depuis si longtemps que je meurs d'envie de tout lui raconter : ma vie, mes sentiments, mes angoisses... Je dois tout lui confier.

Alors, je ne veux pas de ce gamin dans les pattes.

Je veux pouvoir parler de Keir sans devoir baisser le ton pour ne pas me faire entendre, mais justement avouer à Cassie que je suis complètement folle de lui. Rien qu'en me rappelant qu'il rentre demain... Tout mon corps se contracte et je crève d'envie de le hurler sur tous les toits. Il faut que j'en parle enfin à quelqu'un.

— Tu m'as trop manqué, marmonne-t-elle en me serrant contre elle.

Je souris et lui rends son câlin en frottant son dos.

— Toi aussi. Ça fait trop bizarre de ne pas t'avoir vu aussi longtemps.

Elle hoche la tête et m'attrape à bout de bras pour me regarder.

— Tu as l'air plus sereine, moins fatiguée. Je suis contente.

— Et tu es toujours aussi canon. Allez, viens, entre. J'ai fait des gâteaux.

— Tu as fait des gâteaux ? rit-elle.

Quand elle ferme la porte et que Leo reste dehors, je me sens soulagée.

— Bon, d'accord, Niles a fait des gâteaux avant de partir.

— J'aimerais bien le rencontrer, ce fameux Niles. Tout le monde en parle et je ne l'ai pas encore croisé.

— C'est vrai ?

J'écarquille les yeux et tourne la tête vers elle alors qu'on dépasse enfin la porte de la cuisine.

— Je le vois beaucoup trop, personnellement, alors si tu le veux un peu, je te l'offre.

Elle rit alors que je soulève la serviette que Niles a utilisée pour protéger les gâteaux. Quand elle découvre tous les cookies aux beurres de cacahuètes et pépites de chocolat blanc, je vois ses yeux rouler dans leurs orbites de plaisir et sa main s'en emparer.

— Pour qu'il me cuisine des petits trucs comme ça tous les jours, je signe où tu veux. Putain, grogne-t-elle en mordant dedans. Ils sont incroyables. Pourquoi tu as un cuisinier alors que j'ai un putain de bébé prospect ?

— Hé, sois gentille avec lui, il doit pas être si terrible.

— Il parle pas, il passe son temps à copier ce que font les autres, il s'intéresse même un peu trop au gossip de la ville, si tu veux tout savoir. Dès que Bonnie ou les autres filles passent chez moi ou quand on est au boulot, il passe son temps à fouiner son museau de... fouine, partout. À croire qu'il n'y a pas assez d'histoire à Dallas.