Harry Potter - Une vie brisée [TERMINÉ]

* Chapitre 55 *

Je relève les yeux vers Drago. En pleurs, il tient serré contre lui, le corps gelé de la jeune fille.

- Qu'est-ce qui a mal tourné? murmure-t-il. Son plan était infaillible... ai-je... oh, c'est ma faute.

Ses larmes, ses désolations me déchirent le cœur. Il souffre terriblement. Il ne doit pas se sentir coupable. Crystal a choisi, c'était sa mission.

- Mais non... renifle Willow, essayant de le rassurer.

- Si! J'ai dû mal prononcer le sort! J'ai dû... j'ai dû laisser trop peu de temps entre le "a" et la suite! Bordel! J'ai tué Crystal! J'ai tué la fille la plus incroyable de cette planète! J'ai tué celle que j'aime! Putain! Je suis un monstre! J'avais dit que c'était trop dangereux!

Recroquevillé sur le sol, il paraît si faible, si innocent qu'il est presque impossible de deviner que c'est en réalité un Mangemort. Willow s'agenouille près de lui et un peu mal à l'aise, elle tente de le rassurer en lui affirmant que ce n'est pas sa faute. Mais il ne l'écoute pas, serrant contre lui, aussi fort qu'il le peut sa bien aimée.

Les minutes passent et personne ne dit rien, se recueillant en silence. Cassy ne fait plus semblant maintenant et pleure sans bruit. Drago se calme un peu au fil des minutes qui s'écoulent et semble comme absent. Il berce contre lui le corps inerte, les yeux perdus dans le vide comme pour échapper à la réalité.

- Viens Drago, allons retrouver les autres, l'incite doucement Willow au bout d'un long moment de silence.

Sans un mot, il se relève portant Crystal avec amour contre son torse. Lentement, nous commençons à rejoindre le château que l'on traverse sans que personne ne dise rien. Arrivés à la Grande Salle, je note que tout est calme. Le directeur ainsi que les professeurs sont debout sur l'estrade face aux élèves assis sur des bancs. Entre les élèves et les adultes, douze enfants sont allongés. Trois sont morts, les autres sont blessés. À notre arrivée, tout le monde se retourne et l'ensemble des professeurs observe Drago, ou plutôt Crystal. Le Serpentard traverse l'assemblée sous les regards émus des autres. Il a énormément de mal à déposer le corps de Crystal à côté des autres, à s'en séparer et quand c'est fait, il tarde à se relever, caressant sa joue avec tendresse. Il rejoint finalement le fond de la salle où nous sommes restés. Le directeur entame un long discours honorant la mémoire des quatre élèves nous ayant quittés aujourd'hui. Les défunts et les blessés sont transportés à l'infirmerie afin que chacun puisse aller se recueillir auprès d'eux.

Willow, Drago, Blaise et Cassy rejoignent le dortoir des Préfets en chef. Tous prennent place au salon mais aucun n'ouvre la bouche. Ils font revivre la jeune fille par leurs souvenirs. Excepté Willow. Elle réfléchit. Elle se souvient parfaitement que l'année précédente, Crystal était morte, tuée par Hermione en tour d'astronomie, puis était revenue à la vie. Qu'avait-il bien pu se passer? Elle doit tout faire pour reproduire les mêmes conditions et ainsi avoir un espoir pour sauver son amie. Récapitulons. Elle avait été tuée par l'Impardonnable mortel. Là aussi. Un bon point. Son corps avait été transporté à l'infirmerie, comme cette année. Deux bons points. Elle avait ensuite reçu la visite de la plupart des élèves. Pas difficile à faire. Et après que Drago y soit allé, elle était en vie. Elle s'arrête là. Même si elle ignore ce qu'il a fait, il est clair qu'il a eut un gros impact sur sa vie. Mais alors, qu'est-ce qui a bien pu la sauver? Un instant, elle songe à demander à Drago, mais se ravise en se rappelant qu'il ne s'en souvient pas. C'est terrible, ça quand même! Le seul à l'avoir sauvée ne se rappelle de rien maintenant que l'année a recommencé et... minute. Willow se redresse. Il reste quelqu'un qui doit se souvenir de ça. Ou plutôt quelque chose.

Sentant l'espoir remonter en elle, la petite rousse quitte la salle commune en courant, laissant les autres en plan, surpris, et parcourt les couloirs du château sans ralentir avant d'être arrivée à son objectif. Là, elle frappe à la porte. Puisqu'il n'y a personne, elle sort sa baguette et murmure: