Epilogue

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Un cri strident vient de me percer les oreilles.

- Éloise, je vais finir par devenir sourde à la longue !

- Éva ! C'est fantastique !

- Quoi ?

Nous la regardons de travers, Arnaud est en face de moi et reste suspendu à ses paroles tout en tenant sa fourchette remplie d'omelette.

- Tu n'as rien à dire ?

- Mais de quoi tu parles ?

Elle me scanne des pieds à la tête, clairement je fais l'attraction ce matin au petit déjeuner. Cela ne fait pas une semaine que nous sommes au château pour finaliser les derniers préparatifs du mariage qui aura lieu samedi prochain, que déjà je suis épuisée.

Pourquoi ne suis-je pas venue au dernier moment, comme prévu ?

- Éloise, pitié, pas de mère Fourace ! J'ai mal à la tête...

- Hein ? Qui ?

- Non rien, c'est une expression...

Rose nous regarde et lance avec gentillesse.

- Éloise, laisse, Éva s'assoir s'il te plait.

La sœur d'Arnaud commence à gesticuler dans tous les sens.

- Mais vous ne voyez rien ? C'est pourtant évident !

Je tique, non... mais quoi ?

- Éloise, si tu pouvais être plus clair, qu'on en termine.

Arnaud souffle et finit par manger son bout d'omelette en soulevant les épaules de dépits.

- Éva est enceinte !

Alors, mon futur mari, manifestement surpris par la nouvelle, se met à tousser. À l'évidence, l'omelette ne passe pas très bien.

Je me précipite vers lui et commence à lui taper fort dans le dos sous les hurlements de toutes les sœurs et sa mère.

La scène pourrait être comique, s'il n'était pas réellement en train de s'étouffer sous nos yeux.

Je ne sais plus comment faire pour qu'il retrouve son souffle, aussi, je finis par lui donner des gifles.

Une, deux, trois, quatre, cin... oups

Complètement sonné, et visiblement remis de son étouffement, il se lève, furieux.

- Éva !

Je recule quand il avance. Je vais prendre un sacré savon, encore une fois.

- Viens ici, tout de suite !

Alors je parle tout doucement comme pour l'apaiser.

- Désolée, je ne voulais pas te frapper comme ça. Ce n'est pas bien grave... non ?

- Si, c'est grave. C'est quoi, ces histoires de... de ... de...

Il tousse de plus belle.

Ho putain, ça craint...

Éloise intervient, le plus naturellement du monde.

- Bébé ?

Arnaud se plante devant moi, les bras croisés, toujours très énervé.

Je souris niaisement, il me faut un subterfuge, et vite. Alors j'éclate de rire, comme si c'était une énorme farce... la tête en arrière.

- Non, mais, haha. Comme tu es drôle.

- Je ne ris pas Éva !

Je tente un petit pas sur le côté, la fuite me parait être une bonne option tout à coup.

- Non, n'y compte pas ! Tu restes ici.

Merde et remerde...

- Alors ?

- Alors quoi ?

- Tu es... es... es...

De nouveau, Éloise intervient :

- Enceinte ?

Mais là, il lui hurle directement dessus :

- Merci, mais je me passerais bien de toi ! Alors, tais-toi !

- Houlala, qu'est-ce que tu es ronchon ce matin... Pfff

Elle se mure dans le silence, vexée.

Et moi j'en rajoute avec un petit doigt levé :

- Oui Éloise, quand même, ce n'est pas cool de couper comme ça la parole à ton frère, tu vois bien qu'il est agacé. C'est pas bien, mais alors vraiment pas bien. Bon, c'est pas le tout, je dois aller faire des courses donc...

Et je frappe trois fois dans mes mains et m'apprête à prendre congé.

Arnaud ouvre la bouche et affiche maintenant un air si désabusé qu'il me ferait presque sourire.

- Éva !

Je sursaute.

Ça aurait pu marcher, j'étais à deux doigts d'y arriver... merde !

- Je ne le répèterais pas deux fois : es-tu enceinte ?

Il est dans un tel état que j'imagine déjà le pire.

Alors je hoche juste la tête, en baissant les yeux comme une petite fille, et me prépare à la plus grosse engueulade de toute ma vie.

Il me prend par les épaules, ses mains crispées me feraient presque mal.

Soudain, je suis soulevée en l'air et je reçois un baiser des plus improbable.

- C'est vrai ?

Je le fixe, un peu hébétée quand même.

- Oui.

- Mais c'est merveilleux ! Je t'aime ! Je suis fou de toi. C'est le plus beau jour de ma vie ! Un bébé de toi, de nous ! Vous vous rendez compte ?

Je danse littéralement dans ses bras, il est tellement heureux tout à coup, et j'ai la tête qui tourne.

Je réalise alors ce qui m'arrive. Il y a quelques mois j'étais au fond du gouffre, et je ne pouvais pas imaginer une seconde vivre ces instants dans les bras de cet homme si incroyablement sexy, tout en étant souvent parfaitement insupportable et pourtant si divinement parfait...

MB MORGANE - Mon escort est un pauvre #%@$ ! [Terminé]Where stories live. Discover now