MB MORGANE - Mon escort est un pauvre #%@$ ! [Terminé]

Chapitre 3

Deux heures plus tard, aucune nouvelle d'Arnaud. Il n'est toujours pas remonté de la salle de repos.

Je trépigne, et relis sans cesse la première page de mon rapport sans y comprendre un traitre mot. Mon esprit est trop ailleurs...

- Mais qu'est-ce qu'il fabrique encore ?

Il va m'entendre... c'est clair !

Je n'en peux plus, je décide alors de sortir pour aller le chercher. Une fois devant la salle de repos, je pose mon oreille contre la porte.

Il ne faudrait pas que je dérange pendant une séance de drague ou même mieux une séance de jambes en l'air ! Et puis plus vite c'est torché, moins ça me coutera...

Rien...

Le silence est tel que, je me demande s'il n'est pas parti, aussi j'ouvre la porte sans frapper, persuadée que la pièce est vide de tout occupant.

À peine, suis-je dans la salle que je vois mon escort les deux pieds sur la table en train de lire le journal comme si de rien n'était.

Je ne me contrôle absolument plus...

J'arrache le papier et commence à le froisser pour finir par lui jeter à la figure.

- Vous ! Je... je...

Il se lève pour ramasser les morceaux un peu éparpillés partout.

- Que se passe-t-il ?

- Comment ça ? C'est vous qui devez me dire ce qui se passe ici ? Pourquoi êtes-vous là à lire le journal, au lieu de faire votre travail ?

Je le vois jeter les derniers bouts de papier dans la poubelle et déposer sa tasse à café dans le lave-vaisselle.

- J'ai fait ce que vous vouliez de moi et j'ai attendu la fameuse miss M.. Elle n'a pas pointé son nez de la matinée.

OK, tel est pris, qui croyait prendre... Mais, je ne compte pas me laisser faire pour autant !

- Ce n'est pas une raison valable !

Il s'approche de moi comme un félin.

Je ne le connais pas depuis bien longtemps, mais une chose est sure, ce que je déteste le plus chez lui c'est sa manière de jouer de son charme en toute circonstance.

Il est pourtant beaucoup moins charmeur tout à coup.

- J'ai du mal à vous suivre... Il faudrait qu'on parle un peu de vos objectifs.

- Mes objectifs sont simples, je veux que vous sépariez qui vous savez de qui vous savez...

Je referme la porte pour rester discret.

- Alors c'est parfait, j'ai attendu Mia, mais elle n'est pas venue !

- Ne haussez pas le ton, on pourrait vous entendre !

- C'est étrange on dirait que ça vous courrouce ? Vous souhaitiez que je fasse quoi au juste ? Il y a un truc qui m'échappe.

- Non, ça ne me courre... cource...

Je bute sur chaque mot.

- Bref, ça ne me fait pas chier ! Mais vous devez me tenir au courant de tout ce que vous faites ! Imaginez que vous soyez en train de conclure avec elle, je veux le savoir pour mieux la prendre la main dans le sac !

Je viens de frapper mon poing droit contre la paume de ma main gauche.

Il éclate de rire, et je me demande bien ce qu'il y a de drôle dans tout ça.

- Quoi ? Qu'est-ce qui vous fait rire ?

- Si je parvenais à coucher avec Mia en moins de deux heures, vous n'auriez certainement pas besoin d'un pro comme moi pour la séduire...

Il m'atterre...

- Ça vous arrive de douter un peu de votre pouvoir de séduction, monsieur Delatre ?

Il se redresse fièrement.

- Rarement, mais ça arrive.

En réponse à son clin d'œil, je prends un air blasé, ça y est, il a réussi à m'épuiser...

- Vous me rassurez...

Nous nous regardons un temps silencieusement puis je décide de quitter la pièce ne sachant plus trop quoi penser de cette situation cocasse.

Finalement, il me suit et nous pénétrons tous les deux dans l'ascenseur sans un mot de plus.

Un étage plus haut, nous sommes arrêtés dans notre course et les portes s'ouvrent sur deux personnes tout à fait inattendues.

- Max !

Mon air enjoué change d'un coup quand je pose mes yeux sur :

- Mia...

Dis-je la bouche pincée par un rictus nerveux.

Mon ex-mari dévisage mon faux secrétaire et finit par me regarder de travers. Bien entendu, il doit se demander de qui il s'agit.

- Éva ? Comment vas-tu ?

- Bien, et toi ?

- NOUS allons bien... on prépare le mariage.

Puis il appuie sur le bouton de l'étage souhaité et prend par la taille cette pétasse de Mia. Je reste figée, ne parvenant plus à détacher mes yeux d'eux.

Lorsque le bip sonne notre arrivée, je me rends compte que je suis en apnée depuis quelques secondes. Je fonce sans dire au revoir pour rejoindre mon bureau, car je me sens faiblir. En effet, à peine ai-je mis les pieds dans mon antre, que je commence à pleurer.

Arnaud est sur mes talons et referme la porte avant de s'avancer vers moi.

- Éva ? Ça va ?

Je renifle et essaye de me reprendre.

- Super bien ! Génialement, ça ne se voit pas ?

Il pose alors une main sur mon épaule.

- Je vais vous faire une promesse, Maxime ne se mariera pas avec elle. On va tout faire pour ça...

- Vous croyez ?

Il sort un mouchoir en papier de sa poche intérieure.

- Merci. Le moins que l'on puisse dire c'est que vous êtes un homme organisé...

- Il le faut... avec toutes les femmes qui pleurent devant moi lorsque je les éconduis !

Il esquisse un sourire pour me remonter le moral, et ça marche.