Charmant désir

48 : Italia

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C H A P I T R E
48

ITALIA

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T H A Ï S I

1 semaine plus tard
Italie
05:02

Nous somme arrivés il y a quelques jours, très tôt et je ne sais pas quand Jin nous rejoindra, même s'il partira après.. me voilà en Italie. Seule.

Je ne contrôle plus rien dans ma vie, je suis à nouveau une spectatrice. Et depuis ces derniers mois, ces mois trop longs qui me paraissent interminables, je vois mon corps, mon mental se détériorer. Je me sens mal. Je me sens sale. Je me sens seule. Je me sens impuissante. Impuissante dans tout ce que je dois endurer, ce que je dois voir parce-qu'un spectateur n'a pas accès à son touché. Seulement à ses yeux en guise d'un faux contrôle. D'une illusion créer par son propre cerveau.

Je me sens tout en même temps, et ce sont peut être mes cachets mais mes sentiments sont devenus des poids trop lourds à porter. Tellement lourds. Mais je ne peux pas les lâcher. Je les traine sur mon dos courbé, les mains croisées. Et j'ai mal. Je subis.

Et en ce moment j'ai honte de moi. Surtout pour pardonner tout ça. J'ai honte d'être si idiote.

Ô comme j'ai honte d'aimer.

J'ai honte et je ne sais pas où je dois aller. Tous ces choix, toutes ces décisions. Toutes ces portes blanches face à moi, je ne les connais pas. Et j'ai trop peur de les franchir. J'ai toujours été une peureuse, et je ne m'en cache pas. Plus, en tout cas.

Me voilà seule, dans ce lit, mes pensées qui s'accaparent déjà cette chambre. Qui la noircissent. La semaine dernière, quand nous sommes revenus chez Jin, tout était vide, plus un seul meuble. Et je me suis demandée comment tout ça était possible, que tout est disparu comme ça, comme si ça n'avait jamais existé. Et d'un côté, mince j'ai eu la trouille. Que ce soit si simple d'effacer une existence. Sa maison vide comme ça, comme s'il n'y avait jamais habité. Comme si je n'y étais jamais entrée. Comme si aucun souvenir ne l'habitait.

Ils ont aussi vidé la mienne, mais j'ai tout récupéré. Tout est ici dans cette chambre sans doute trop immense. Dans cette villa en hauteur, au bord de la mer. Et me voilà partie pour vivre avec ma tante, celle qui m'a abandonné comme ils l'ont tous fais. Et heureusement que Carla est une fille sympa, même si je n'ai pas eu l'occasion de la voir.

Me voilà seule. Et le cours de ma vie ne m'appartient pas. Et heureusement pour moi qu'il ne m'a jamais appartenu, car la chue était moins blessante. Moins endurante.

En 2 jours, je me retrouve ici en Italie, et je ne connais même pas l'adresse exacte d'où je me trouve. Ni le nom de la ville. Je suis perdue. Dans ma tête, dans mon corps, et même en dehors.

Mince, qu'est-ce que je fous ici ? Je suis une poupée. Une poupée vide.

Enfin presque..