Charmant désir

43 : Noël de souvenirs

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C H A P I T R E
43

NOËL DE SOUVENIRS

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T H A Ï S I

Giulia est si douce, la chaleur que l'on ressent à ses côtés, c'est la même que ma mère.

C'est la même que toi maman..

Je me souviens maman, de ta douceur, de ta beauté et de mon cœur qui vibrait dans tes bras, de ma joie, et de tes histoires tard le soir.

Je me souviens de tout ça comme si rien ne s'était arrêté.

Et finalement, de me souvenir de tout ça comme si je le vivais encore, n'est-ce pas trop douloureux pour mon coeur déjà trop faible maman ?

Faible parce-que tu n'es plus là..

Giulia est aussi bonne que ma mère, qu'Angelica. Et ça me rassure. Mais je suis un peu jalouse, pourquoi Jin, Carla, Angel aurait eu le droit à une telle famille, et pas moi..? Pourquoi m'a t-on enlevé ce droit si précieux. Ce bonheur si intense. Pourquoi l'univers peut tout t'arracher ainsi ? Pourquoi la mort toque, sans prévenir, et prend tout ce dont elle désire. Pourquoi est-ce si injuste ? Le destin.

Maman je t'en prie, dis-moi que tout ça a valu le coup. Dis-moi que ma douleur n'a pas été vaine. Dis-moi que l'après est beaucoup mieux, dis-moi que ton âme repose en paix et que la mienne pourra te rejoindre un jour.

—Tiens ma chérie ! Accroche ça ici, ça fera super jolie ! Me demande Giulia en me tendant une chaussette de Noël pour que je l'accroche à la cheminée électrique, au dessus des tapis blancs en fourrure (drôles de souvenirs..)

Je la saisi et l'accroche au mur.

Il est 18h environ, et on décore depuis ce matin. Je ne suis pas sûre mais je crois que Noël est très important pour cette famille ! (Enfin, pour quels italiens ça ne l'est pas ?)

Tout ça m'avait un peu manqué, après le décès de ma mère, je n'ai plus jamais fêté Noël comme ça. Mais là, je ressens la même magie que lorsque j'étais enfant, et ça réchauffe tellement mon coeur.

Je l'ai aussi aidé à faire à manger et nous avons énormément parlé ! Ça m'a fait du bien, terriblement du bien.

Mais c'est étrange.. parce-que j'ai couché avec son fils.. d'ailleurs, à propos de la nuit dernière, c'est comme si Jin avait mis un pansement sur ma plaie, mais j'ai tellement peur que ce ne soit qu'artificiel, et qu'en dessous de tout ça, trou béant soit toujours là.
Qu'il soit toujours là pour me narguer à quel point j'ai mal et à quel point les traumatismes du passé me hanteront pour toujours.

À quel point je serai toujours une fille trop tourmentée.

Qu'est ce que ça fait de se sentir libre, de se sentir légère ? Qu'est-ce que ça fait de savoir que le lendemain ne sera pas plus lourd à porter que la veille.
Qu'est-ce que ça fait de ne pas avoir terriblement peur du dernier battement de son cœur, ou le fait d'en rêver à en crever ?