30 : Lettre d'au revoir, Buenos Aires

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☪︎





























































C H A P I T R E
30

LETTRE D'AU REVOIR, BUENOS AIRES





































































J I N

Cinq mois plus tard
New York
18:55

Ce soir-là,  Thaïsi s'était endormie sur moi, les larmes aux yeux, puis je l'avais déposé sur la banquette arrière et j'avais récupéré Lisa chez Alessandra, ignorant les cris de Nina et Vladimir tard cette nuit. Le soir même, je l'avais ramené chez elle en la portant, Lisa me tenait la jambe et j'avais dit au revoir à Thaïsi, même si elle dormait paisiblement, j'avais passé pour la dernière fois une mèche de ses longs cheveux bruns derrière ses oreilles.

Je l'avais laissé partir, parce-que je savais que je n'aurais pas pu la tuer.

Pas elle.

Je n'aurais pas pu lui coller une balle entre les deux yeux et dormir paisiblement chaque soir, me regarder dans un miroir. Parce-que cette femme, Ô cette femme si vous saviez, si vous saviez à quel point elle est pure, à quel point elle est terriblement pure.

Atrocement pure,
à quelle point son âme est bonne,
c'en est putain de terrifiant.

À quel point on lui a bien trop brisée son petit coeur, et aussi fragile avait-il l'air par dessus cette enveloppe charnelle mignonne, il était bien plus fort que tout.

Alors je l'avais laissé s'en aller. Reconstruire sa vie, parce-qu'elle le mérite. Bien plus que quinconce, elle mérite une vie paisible.

La vie qu'elle désire.

Et moi, je devais lui enlever. Mais je ne l'avais pas fait, et ce n'était pas le temps qui me manquait. Je sais que c'était un grand risque. Un très grand risque que j'avais pris, et que je prendrais encore aujourd'hui, un risque qui aurait pu mettre mon statut en danger, la vie de ma famille en danger.

Et plus personne n'est dans la chambre d'à côté pour tes terreurs nocturnes mia bella, je ne suis plus à tes côtés pour apaiser tes souffrances d'enfance.

Celles que je t'ai causé.

Pour une fois dans ma vie je n'avais pas été le pire des enfoirés. Cette nuit là, Thaïsi était passée voir Mira, très tard, comme elle lui avait promis. Et le lendemain, elle n'était plus là. Aucune trace, rien du tout. Juste une lettre scotchée à ma fenêtre, elle aurait pu simplement la coincée dans mon pare brise, mais avec elle, tout était plus compliqué.

« Je ne compte pas te dire ou je m'en vais, on ne sait jamais si tu changeais d'avis "Monsieur Parfait" ! je voulais juste te dire que je sais très bien qu'on a un sombre passé, et qu'il est sûrement en commun. Je sais que ta famille et la mienne ont partagé des choses, je ne suis pas aussi idiote que j'ai pu te le faire croire. La photo que j'ai retrouvé dans ton bureau n'a fait que me conforter dans mes doutes, et je ne t'en veux pas. Je ne sais pas ce que tu me voulais, je ne sais pas pourquoi tu m'as raccompagné chez moi ce soir-là, le soir où j'étais toute seule dans ton club parce-que Mira était partie avec Ilan, et ce que je sais, c'est que tu ne m'as pas aidé d'une potentielle agression dans ce canapé en demi-cercle pour rien, tu ne t'es pas intéressé à moi pour rien. Et non, dans mon plus grand malheur ce n'était sûrement pas pour mes jolies yeux non plus, je m'en doute, parce-qu'ils ne sont pas si beaux que ça, ils sont d'un brun banal, alors que ceux de Veronica sont d'un vert envoûtant, presque autant que les tiens tu sais ? Enfin bref, je n'ai pas trop le temps, j'aimerais ne pas louper mon seul avion, alors au revoir Jin, et peut être que nos chemins se croiseront à nouveau, on ne sait pas de quoi demain est fait.

Charmant désir  Onde histórias criam vida. Descubra agora