Chapitre 13

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Pendant que je me rends dans la salle de bain fonctionnelle, mon amie se dirige dans le couloir et alpage une infirmière. Je l'entends faire son numéro de charme pour obtenir les informations qu'elle souhaite.

C'est en sortant emmitouflée dans mon sweat que je la trouve assise sur mon lit blanche comme un linge. Je n'ai pas besoin de la questionner, elle me fait signe de la rejoindre en tapant sur l'espace vide du lit.

- Comme convenu, j'ai trouvé une infirmière pour lui demander pour Simone.

- Oui ? J'ai halluciné c'est ça ? Je ne sens vraiment aucun symptôme de traumatisme crânien, j'ai dû rêver c'est possible.

- Ce n'est pas ça, tu n'es pas censée connaître Simone.

- Elle existe du coup ? Pourquoi tout ce cinéma ? Ne prends pas un air aussi grave !

- Elle est morte deux jours avant ton admission dans cet hôpital.

La peur revient aussi vite qu'elle était apparue la première fois, je sens de la sueur perler sur mon front et mon dos.

- J'ai besoin de prendre l'air, j'ai du mal à respirer.

Je marche lourdement en direction de la porte en m'appuyant sur les murs. Je dois sortir d'ici, je ne comprends pas ce qui se passe. Comment est-ce que j'ai pu avoir l'impression de voir une femme morte depuis des jours ? Christine me suit et prend rapidement le dessus en glissant son bras autour de mon épaule. Elle nous dirige vers l'ascenseur. Je lui répète en chuchotant.

- Je ne comprends pas ce qui se passe, je n'ai aucune raison de te mentir.

- Je sais, viens on va se rendre à la terrasse dit-elle en appuyant sur le bouton.

Je tente de changer de sujet pour me rassurer en lui demandant si elle a eu des réponses dans les groupes de l'école, mis à part des : "OK, tant mieux !", il n'y a rien eu. Cela ne m'étonne pas, je suis loin d'être appréciée. On ne me déteste pas mais vu ma sociabilité on ne m'apprécie pas non plus.

- Ce n'était vraiment pas nécessaire d'informer tout le monde de mon état, ils s'en fichent royalement.

J'arrive sur la terrasse en passant par une porte vitrée, je me rapproche de la barrière et prends une profonde inspiration. La vue moche sur le parking me convient parfaitement à cet instant, je respire enfin le stress et la peur qui me rongent depuis ce fameux accident... Tout disparaît avec la sensation de l'air froid qui se glisse dans mes poumons, c'est apaisant.

J'ai hâte de rentrer et d'oublier toute cette soirée, le spiritisme ce n'est vraiment pas pour moi. C'est décidé, je ne participe plus jamais à ce genre de soirée ni même à aucune soirée étudiante, c'est bon c'est fini pour moi. On tire le rideau. Christine est à mes côtés, surveillant chacun de mes gestes.

- Tu vas mieux ?

- Oui, la journée a été pleine de rebondissements, c'est fatiguant à force. J'ai eu le droit à un Alex complètement différent et apathique, une participation à un ouija pour récupérer des données psychologiques et te les transmettre et une chute à cause de mon reflet. Cette soirée que nous vivons restera dans les annales.

- Sans parler de Simone...

- Sans parler de Simone qui ajoute la cerise sur le gâteau. Tu penses qu'il s'est passé quoi ? Je me dis que c'est comme des rêves qui semblent prémonitoires mais qu'en réalité il ne s'agit que de ton instinct. C'est comme lorsque tu stresses pour un rendu de contrôle parce que tu penses l'avoir raté et que tu rêves que tu vas avoir trois et que cela se produit. Je pense que la soirée spiritisme m'a un peu chamboulée et que cela m'a fait penser à une personne âgée et le premier prénom qui est venu dans mon cerveau c'est Simone. C'est une simple conséquence.

Haunting MatWhere stories live. Discover now