Chapitre 18 : Crêpage de Chignon

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Qu'est-ce que tu me chantes ?

J'invoquai alors une flamme dans ma paume, pour lui prouver mon identité. Personne n'en était capable à Diafosa. L'homme déglutit péniblement avant de regarder plusieurs fois derrière lui.

Puis, il partit en détalant sans demander son reste vers le réfectoire. Il était certainement en train de prévenir son supérieur ou qui sais-je encore.

J'attendis patiemment trois secondes, le temps de prendre une grande inspiration et de poser mes mains fraîches sur mes joues pour me réveiller. J'étais prête.

Je parcourus les mètres qui me séparaient du réfectoire et entrai dans le hall sans demander la permission à qui que ce soit. D'ici, j'entendais le brouhaha de la cantine qui bourdonnait dans mes oreilles.

La main posée sur la poignée infestée de microbes, j'attendis en me mordillant la lèvre. J'étais bien plus nerveuse que je le croyais, mais pas le temps de réfléchir, il fallait y aller. J'ouvris brusquement les portes qui claquèrent contre le mur.

Une centaine d'yeux se posèrent sur moi, mais le plus terrifiant résidait dans ce silence instantané. J'avais presque la nausée à voir tous ces visages et leurs bouches grandes ouvertes. Puis, comme si la troisième guerre mondiale avait éclaté, tout le monde se mit à parler. « C'est un fantôme, forcément ! », « Regarde, regarde ! », « C'est pas possible, j'y crois pas » et d'autres phrases que je n'arrivais même plus à comprendre tant il y avait du bruit qui fusait dans tous les sens.

Les journalistes ne m'avaient jamais vu de leur vie, et pourtant, ils furent les premiers à sortir un appareil photo de je-ne-sais-où et à mitrailler leurs boutons. Bientôt, je fus submergée par une foule d'étudiants qui me posaient des questions toutes plus absurdes les unes que les autres, mais j'étais tout de même contente de revoir certains visages comme la serveuse du café, le professeur de mythologie et d'autres camarades de classe. Les flash éblouissaient désormais la pièce si bien que je n'arrivais même plus à distinguer qui me serrait la main.

Alors, c'est toi la fameuse Riva ? demanda une voix suffisamment forte pour que je l'entende malgré tout ce brouhaha.

Les journalistes s'écartèrent pour laisser passer une fille de mon âge à la beauté mystérieuse. Elle portait une tenue sévère pour son âge, un tailleur bleu pâle habillé de boutons d'or. Sa queue de cheval se balançait de gauche à droite lorsqu'elle s'avança dans ma direction avec un sourire poli qui signifiait plus qu'elle se sentait supérieure à qui que ce soit ici. Ses yeux bleus, aussi clairs que du crystal, croisèrent les miens. Elle tendit sa main décorée d'une chevalière en or avant d'ajouter :

Je suis Gwenn, la descendante d'Athena et la nouvelle présidente de Diafosa. Ravie de te rencontrer.

Je répondis aussitôt à ses salutations et empoignai sa main avec force pour lui montrer qu'elle ne m'intimidait pas.

Ambre Riva, lui répondis-je en lui rendant son sourire aussi faux que le mien. Je suis assez surprise d'apprendre que Leith ait été remplacé.

Il a fait son temps. Sa priorité était de s'occuper de cet établissement, mais il avait la tête ailleurs. Je suis soulagée de voir une étudiante portée disparue en un seul morceau, s'enthousiasma-t-elle. Je veillerai personnellement à ce que ton installation se passe à merveille, ne t'inquiète pas.

GOD'S RETURN 2Where stories live. Discover now