✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖖𝖚𝖆𝖗𝖆𝖓𝖙𝖊 𝖖𝖚𝖆𝖙𝖗𝖊 ✝

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Je ne peux m'empêcher de garder sa main dans la mienne, alors qu'on rejoint les autres dans le grand couloir

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Je ne peux m'empêcher de garder sa main dans la mienne, alors qu'on rejoint les autres dans le grand couloir. Je m'empare de ses doigts, les caresse doucement du bout des miens, un par un avant de recommencer encore et encore. J'en ai jamais assez. Pourtant, le sourire sincère que ça m'arrache, cette volonté de vouloir protéger et la jalousie contre les autres m'envoie rapidement valser contre mes valeurs.

Lorsque j'étais encore en vie, je regardais tous ces couples niais faire ça. Se balader, main dans la main et se murmurer des mots doux. Se regarder débilement dans les yeux et en oublier de manger au resto. Cette horrible manie de soudainement s'arrêter sur le trottoir pour s'embrasser me faisait insulter les deux sur plusieurs générations.

Et puis maintenant, c'est moi qui m'accroche à mon spectre préféré dans cet endroit de malheur. Farouchement, qui plus est. Je n'ai pas envie de la lâcher. Plus jamais. J'ai le besoin vital de la tenir, de sentir sa présence près de moi, d'entendre sa voix résonner dans mes oreilles et de sentir sa peau délicate pressée contre la mienne. J'ai besoin de sentir son odeur, de sa bouche contre la mienne. J'ai besoin d'elle et de rien d'autre.

Certainement pas de cette neuvième journée.

Pourtant, comme tous les autres, on se fait séparer.

Cette pernicieuse tendance à nous accabler de règles et de valeurs commencent à renforcer mon froncement de sourcils. Rhym manque de trébucher à cause de ses talons imposés lorsqu'un séraphin la pousse dans la direction d'un groupe uniquement composés de femme, mais elle parvient à se dégager avec sa souplesse féline et à me lancer, avec un beau sourire affectueux.

— Au fait, je te trouve vraiment beau en costume.

— Tu...

Mais trop tard, on la dégage à nouveau. Je m'apprête à m'avancer, mais la carrure de Gabrielle se dessine devant moi.

— Madden. Arrête. Ce jour est sérieux.

— Tu m'expliques quel jour n'a pas été sérieux ?

Son regard sévère me force à abdiquer face à la révolte qui gronde dans mon torse comme l'annonce d'une guerre. Je rejoins, par dépit, le groupe des hommes qui sont habillés comme moi. Costume gris, chemise blanche... Hormis moi qui porte ma veste de costume dans ma main avec mes manches repliés sur les coudes. D'ailleurs, ça a le don d'énerver l'archange qui me réprimande.

— Habille-toi convenablement, Madden.

— Pourquoi ? Je ne vais pas rencontrer Dieu quand même ?

Grondé-je en tentant de lui tenir tête. Elle souffle, exaspérée et m'indique, à moi comme aux autres, un escalier de pierre. Ce même escalier que moi et l'archange avions emprunté le premier jour du Purgatoire. Celui où les murs sont parsemés de "à l'aide". Des frissons parcourent mon échine, mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur les marches de pierre, car je suis bousculé par toutes les autres âmes masculines.

Until Heaven ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant