✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖔𝖓𝖟𝖊 ✝

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Mon pied frappe le sol d'un rythme effréné

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Mon pied frappe le sol d'un rythme effréné. La tête basculée en arrière, je regarde l'alcôve baignée de lumière que j'avais trouvé la veille, d'un œil abstrait. Mes doigts perdus dans mes cheveux, je tire sur les mèches en grognant.

— Foutu Purgatoire.

J'abaisse la pulpe de mes doigts sur l'endroit où j'ai été marqué avant d'enfoncer ma tête à nouveau dans le fauteuil en velours gris.

Mon corps paraît si puisé de ses forces, que je glisse au sol.

Mais tant mieux. Je ne bouge pas et je garde ma joue plaquée contre le sol.

Le tapis soyeux offre une douceur à ma peau picotée.

Et je m'en délecte. C'est tout ce qu'il me reste, à présent.

***

— Je croyais que c'était mon endroit.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée allongé là, mais la voix de Rhym se fait au-dessus de mon corps. Je retire les mains de mon visage et l'aperçoit, penchée sur le siège, lassée au plus haut point. Je me redresse partiellement sur mes coudes et la sonde un instant. Elle tente d'abord de s'asseoir sur le fauteuil, mais en manque de forces, elle s'allonge au sol, pas loin de moi. Ses longs cheveux bruns sombres forment une auréole autour de sa tête et elle souffle.

— J'ai l'impression qu'on ne sera jamais tranquilles. Qu'ils ne nous foutront jamais la paix.

— Ce ne sera pas le cas.

— Je sais. Je sais...

Quand j'entends sa voix se briser, je tourne la tête vers elle, mais elle a enfoui son visage dans le tapis gris brodé d'or.

— Même ici, j'ai l'impression d'être sous constante surveillance.

Je souffle en pointant le regard sur le plafond au-dessus de nous. Un court moment de silence suit ma remarque avant que Rhym réagisse en se redressant brusquement.

— On devrait trouver un endroit.

— Quoi ?

Elle se met debout et ses cheveux retombent en cascade dans son dos.

— Viens.

Où ça ?

— Je n'en sais rien. Mais viens.

Je m'apprête à répliquer, mais elle me force à me lever en me saisissant le bras.

— D'accord, d'accord, j'arrive...

On retourne dans le couloir, mais cette fois-ci, au lieu de revenir vers les mille et unes chambres, on part à l'autre bout. L'inconnu semble se forger au fur et à mesure que l'on avance. Là où c'est obscur, naît la lumière. D'autres vitraux, d'autres symboles... Et les effigies centrales du verre coloré changent. Ce ne sont plus des auréoles sanctifiées qui épousent leurs têtes divines, mais autre chose. Je m'apprête à plisser les yeux pour mieux voir, mais Rhym ne m'en laisse pas le temps, car elle oblique vers la droite.

Until Heaven ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant