✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖙𝖗𝖊𝖎𝖟𝖊 ✝

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Le genou tressautant, rongeant l'ongle de mon petit doigt, je ne cesse de jeter des coups d'yeux nerveux autour de moi

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Le genou tressautant, rongeant l'ongle de mon petit doigt, je ne cesse de jeter des coups d'yeux nerveux autour de moi.

Il n'y avait pas de Gabrielle, ce matin. Pas de regard embrasé qui m'observait revenir du royaume du Déchu.

Mais ce n'est pas tant ça, qui m'empoisonne l'esprit au point où je ne prête pas attention à ce qui m'arrive.

Mais Rhym.

Rien que de revoir le désespoir dans ses yeux me fait lâcher ma main de mon visage et je me redresse dans mon siège. Autour de moi règne comme d'habitude, le chaos. Les tenues blanches forment une vague de neige dans la grisaille de la cathédrale.

Mais une silhouette se démarque.

Plus petite, mais pas moins chaotique, la gamine aux nattes blondes que j'avais eu le malheur de rencontrer à la table du dîner des purgés, court pour échapper à un séraphin assez rondouillard. Lorsqu'elle me voit, elle vient s'affaler sur le siège à mes côtés, tremblante et serrant ses genoux sur sa petite poitrine.

— Je ne veux plus jamais ouvrir une porte.

— On est deux.

J'essaye de garder mes distances avec elle, mais elle pose sa main sur mon avant-bras. Sa peau semble brûlante, comme un charbon, embrasant ma peau glaciale.

— J'ai une idée. Tu me caches et moi, en retour, je te montres un endroit dépourvu de connards angéliques.

— Ça n'a pas de sens. Si tu connais un endroit, pourquoi tu veux que je t'aide à te cacher ?

Agacée, la petite retire sa main de mon bras et réplique.

— Bon. J'ai menti.

— Ben voyons.

— Cet endroit n'a pas de cachette. C'est comme si... Comme si on était dans l'esprit même de l'un de ces foutus plumés.

— Hm hm.

Quelque chose chez elle attire mon attention. Ses avant-bras, sont parsemés de deux grandes taches de naissance. Ils semblent similaires, pourtant, si le premier est léger, brunissant à peine sa peau, le second, en revanche... Est plus sombre, plus précis.

Plus acharné.

Pas de doutes. La petite s'est suicidée.

L'idée même me fait froncer du nez. Comment un enfant, encore moins une aussi jeune qu'elle, peut décréter que la vie n'en vaut pas la peine ?

On lui avait retiré la tétine de la bouche ? C'était la fin du monde ?

— Je m'appelle Briar, au fait.

Pour une fois, de la douceur emplit sa voix. Je redresse mon regard vers le sien et m'introduis à mon tour. Elle sourit faiblement et couche sa tête sur ses mains croisées.

Until Heaven ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant