Le lieutenant Madden Eastley a tué exactement 147 personnes dans sa vie, a couché avec la femme de son meilleur ami, l'a quitté lorsque celui-ci s'est suicidé... en bref : il mérite d'aller en enfer.
Quelque chose qu'il finira très vite par faire, c...
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C'est quoi ce bordel ?
Je suis au purgatoire ? Faut pas se foutre de la gueule du monde.
Je rêve. Il n'y a pas d'autres possibilités. En tous les cas, c'est le rêve le plus stupide que j'ai un jour fait dans ma vie.
— Faut que je trouve une porte.
Je retourne dans le couloir, à présent vide et mes pas résonnent sur les parois immenses. Il y a des fenêtres, mais pas de portes.
— Putain ! Putain, putain, putain ! Non ! Je veux une porte ! Si c'est mon rêve, je décide ! Donnez-moi une porte !
Et comme pour répondre à mes mots, au bout d'un couloir, je tombe enfin sur une porte. Immense et boisée, elle s'étale tellement sur le plafond que je suis persuadé que le bout arqué disparaît dans de la brume.
Peu importe.
Je plaque mes mains violemment dessus et la pousse, mais au moment où je m'avance, le sol se dérobe sous moi.
Le vide est si violent que mes poumons remontent dans ma gorge et je hurle à m'en casser les cordes vocales.
Il n'y a même pas de sol sous moi, juste un grand néant vide noir et obscur qui m'envahit. Je jurerais entendre des incantations s'intensifier autour de moi et au moment où je perçois une lueur rouge au fond du vide, quelque chose vient me rattraper, coupant mon souffle en deux.
Une plume noire vient tomber dans la lumière rouge.
Une. Plume. Noire.
— Humain. Tu n'as pas encore le droit d'aller là-bas. Seule moi, en déciderais ainsi.
***
La porte se referme. Il n'y a que moi et cette femme. Habillée solennellement d'un tailleur noir et une chemise de la même couleur, les premiers boutons ouverts indiquent un collier de croix fait d'argent scintillant. Ses yeux sont bruns foncés, identiques à la teinte de sa peau, même si je perçois un très léger cercle rouge autour de sa pupille qui ne cesse de changer de taille, en fonction de la lumière des vitraux.
Oh, et j'allais failli oublier... Sa grosse paire d'ailes noires dans son dos qui se referment.
Je lève les épaules et regarde autour de moi, un sourire amusé coincé sur mes lèvres.
— D'accord, d'accord. Allez, qu'on les amène.
— Quoi ?
— Et bien les licornes. Quoi d'autre ? Parce que c'est comme ça que ça se passe en général non ? Quand on imagine des conneries, il y a forcément une licorne dans le coin !
