✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖉𝖊𝖚𝖝 ✝

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Quand je ferme la porte sur l'intrus, je reste un moment figée contre elle

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Quand je ferme la porte sur l'intrus, je reste un moment figée contre elle. Mes doigts ripent sur les inscriptions comme si j'essayais vainement de m'accrocher dessus.

Bien sûr, cela n'aide en rien et je m'écroule.

La mort. La putain de mort. Je la voulais tellement, je la désirais presque à l'obsession...

Je me souviens de la peur. Je me souviens des larmes et de la douleur. Je me souviens de comment les secondes me hantaient comme si je les entendaient ticker dans ma tête.

Tick. Tack.

Tick... Tack...

L'heure pour toi, Rhym, d'appuyer sur la détente...

Alors pourquoi je vis encore ? J'avais appuyé, pourtant.

J'aimerais pleurer. Mais aucune larme ne coule de mes yeux. L'émotion est présente, pourtant. Je sens l'atroce pression gonfler mes yeux, picoter mes prunelles... Mais rien ne vient.

Rien.

L'atroce vie que je menais, la fin que je me suis donné... Tout ça, pour que je me retrouve dans cette stupide pièce glauque dont la porte s'était ouverte toute seule sur cet intrus aux yeux bleus embrasés.

J'ai su direct que je ne rêvais pas. Je ne l'avais jamais vu dans ma vie. Et selon les théories du rêve, on ne rêve pas de quelque chose qu'on n'a pas vécu ou vu.

Les licornes, l'abstrait... Tout ce qu'on pouvait voir dans les livres et le cinéma, ça, ça pouvait. Pas des êtres humains normalement constitués jusqu'à l'infime poil de barbe et la petite tâche de brun qui subjuguait son iris azur.

Je me redresse de la porte, l'ouvre, mais il n'y a plus personne. Juste un couloir vide. Le couloir vide qui avait semblé m'appeler, il n'y a pas une heure de ça.

Il en est hors de question.

Je referme le boisage aussi sec et me retourne vers le lit aux draps soyeux défaits.

Quand je m'y plonge tête la première, je sursaute sous l'effet des ressorts, au point où il me remet assise et où je fais face au grand miroir orné d'or sur le mur principal. Je repousse légèrement mes mèches brunes qui cachent mon visage et perçoit une tache sur ma tempe.

Je ne rêve pas, c'est bien une tache de naissance.

L'endroit où j'ai appuyé le canon.

Until Heaven ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant