Le labyrinthe d'Harley : la mort ou le remède

Chapitre 15

Je me relève pour observer la pièce. De chaque côtés de la porte, il y a deux rangées de tables remplies d'instruments scientifiques. Une large vitre constitue le fond du laboratoire. Je perçois un mouvement derrière. Je sursaute violemment lorsque je vois un fondus se jeter sur la vitre et la marteler de ses mains décharné es, bientôt rejoint et imité par trois autres fondus.

Nous entendons des pas dans le couloir. Teresa et moi tirons Thomas à l'abris sous l'une des tables de travail, puis nous nous séparons et nous cachons à différent endroit du laboratoire. Je me glisse derrière la dernière table de la rangée. Juste à côté de la vitre.

J'entends la porte s'ouvrir et un silence pesant s'ensuit, que seuls les pas de Janson viennent rompre. Je n'ose pas regarder par dessus la table pour voir où il se trouve.

"Thomas ? Teresa ? Et... comment tu t'appelles déjà? La petite blonde... Ah oui ! Harley ! Vous vous planquez ? Je vous fais peur ? Vous avez affronté pire que ça pourtant. Oh ! Mais j'y pense, je crois bien avoir réussis à toucher notre cher Thomas. Tues en train de perdre ton si précieux sang."

Tout en débitant son monologue, Janson parcourt la pièce et s'arrête brusquement pour se pencher à l'endroit où se trouvait Thomas. Mais ce dernier à réussit à ramper plus loin.

Je vois le bras de Teresa se lever et balancer un tube de verre pour attirer l'attention de Janson. Pendant qu'il se tourne dans sa direction, je m'empare à mon tour de tubes en verre et en lance un dans la direction opposée. Janson se tourne dans plusieurs directions, l'air désorienté.

Il recule doucement. Mais se retourne si soudainement que Teresa n'a pas le temps de se déplacer.

"Allez Teresa. Debout ! Que Thomas puisse te voir. Et donne moi ça, ajoute t-il en désignant le remède qu'elle a toujours dans la main.

Si vous approchez, je le laisse tomber. Le menace t-elle.

Chère Teresa, ricane t-il, c'est vraiment dommage que tu ne veuilles pas comprendre parce que tu me plaît. Vraiment, je croyais qu'on s'entendait bien, qu'on était du même côté. Tu m'as vraiment déçu.

Vous n'êtes pas le premier."

Pendant cet échange, je me suis rapprochée aussi discrètement que possible.

"Alors Thomas ? Tu vas me laisser la tuer ? Tu es devenu lâche ?"

Voyant Thomas qui s'apprête à se lever pour intervenir, je décide de le devancer. Dans son état, il ne pourra pas gagner au corps à corps. Je me lève et me jette une nouvelle fois sur Janson. Ce dernier ne s'attendait pas à ce que l'attaque vienne de ce côté-ci. Il perd légèrement l'équilibre et se tourne vers moi tandis que son doigt appui sur la gâchette.

Une explosion de douleur me vrille la tête. Des tâches de couleurs se forment dans mon champs de vision. Mes jambes se dérobent sous mon poids, je tombe au sol, mais je ne sens pas l'impact de la chute. Tout mon esprit est concentré sur ma tête. La balle m'a profondément éraflée la tempe.

Ma vision commence à nouveau à distinguer les formes et les couleurs qui m'entourent. Je suis couchée sur le ventre, la tête tournée vers la gauche. Devant mes yeux, les pieds de Janson sont à quelques centimètres de mon visage.

Des sons me parviennent, légèrement déformés, comme lointains. La voix de Janson.

"Finalement, Thomas, je vais commencer par Harley. Se sera plus simple de l'achever."

Une autre forme bouge. Thomas. Un objet à la main. Il le lance sur Janson mais le loupe complètement. Janson éclate de rire.

"Ta blessure t'a vraiment affaibli on dirait. Tu ne sais même plus viser.

Vous en êtes sûr ?" le provoque Thomas.

Janson se retourne et voit la vitre qui nous sépare des fondus se fissurer peu à peu, puis céder ne laissant plus aucune protection entre eux et nous.

Il recule précipitamment de plusieurs pas tandis que les fondus se jettent sur lui et le font basculer au sol. Je ne distingue même plus son corps dans l'enchevêtrement étroit de membres, à moitié décomposés pour la plupart. Seuls ses hurlements me parviennent encore.

  Cette fois-ci, Janson ne se relèvera pas.