Chapitre 4

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Nous essayons de nous frayer un passage pour atteindre l'un des couloirs latéraux, en vain. Frypan n'a presque plus de munitions. Les fondus commencent à nous atteindre quand le rugissement d'un moteur immobilise les fondus et que les bruits de mitraillette les dispersent partiellement.

Nous apparaît alors Bertha avec à son bord Jorge, au volant, et Brenda, une arme à la main. Bertha s'approche de nous et s'immobilise à notre niveau.

"Grimpez ! Vite !" nous ordonne Brenda.

Nous nous exécutons sans poser de questions et Jorge accélère pour échapper à nos poursuivants. Sa conduite expert nous  permet d'éviter chaque épaves de voitures sans aucune difficulté et sans risquer de nous retourner à nouveau.

Nous sortons enfin du tunnel. La lumière du jour m'aveugle  momentanément, mais l'air frais du dehors me fait du bien. Nous attendons de mettre le plus de distance possible entre le tunnel et nous avant que quelqu'un n'ouvre la bouche. C'est Thomas qui commence.

"Qu'est-ce que vous faîtes là ? Comment vous nous avez  retrouvé ?

Vous croyiez vraiment qu'on allait rester en arrière ? Réplique Brenda.

Et tu sais hermano, on se doutait que vous alliez passer par là. Ajoute Jorge. C'est le chemin le plus court.

C'est pas contre vous. Je leur dis. Au début, Thomas voulait même partir sans nous.

Thomas, t'es vraiment un abruti, commente Brenda.

On arrête pas de lui répéter, ajoute Newt.

Vince à l'intention d'arrêter les missions de sauvetage alors qu'on a pas encore retrouvé Minho. On ...

On sait hermano ! Le coupe Jorge. Nous non plus on ne le laissera pas tomber.

C'est pour ça qu'on a décidé de venir avec vous, aussi délirant que pourra être votre plan. Complète Brenda. Alors, où on va ?

A la dernière ville. Répond Thomas.

C'est parti Hermanos !"

Visiblement, Jorge connaît la route. Il suit un chemin, que lui seul semble connaître, à travers le désert. Brenda lui sert de co-pilote.

Durant plusieurs heures, les paysages défilent, inlassablement identiques: le désert à perte de vue. De temps entemps, un arbre desséché passe furtivement puis disparaît aussitôt.

Je ne suis pas particulièrement fatiguée, mais l'inactivité ajoutée au mouvement de la voiture rend ma tête lourde et dodelinante. Mes yeux commencent à à se fermer, je tente de les maintenir ouverts en vain. Mes paupière finissent par avoir raison de moi. Je glisse doucement dans le sommeil.

***

"Harley ! Je t'ai déjà dit de ne pas sortir toute seule ! Reviens tout de suite !"

Je suis dehors, je cours pieds nus dans ce qui était autrefois de l'herbe et je ris aux éclats. Je dois avoir environ 8ans. Ma mère arrive vers moi en courant, furieuse. Une fois à mahauteur, elle m'attrape violemment le bras et m'oblige à me tourner vers elle.

"Harley ! C'est dangereux dehors !

Mais maman, ça fait des jours qu'on n'est pas sortis. Et il faut moins chaud aujourd'hui.

Ne sort plus jamais sans moi ! Hurle ma mère en me secouant par le bras.

Aïe ! Maman, tu me fais mal ! Je m'écris."

Elle s'arrête brusquement et me fixe, le regard vide. Elle ne semble pas me reconnaître. J'ai peur, terriblement peur.

"Maman ? Maman !"

Soudain, elle reprend ses esprits et ses yeux se remplissent de larmes. Elle lâche mon bras et me serre contre elle en sanglotant.

"Je suis désolée... tellement désolée... je ne voulais pas te faire peur... je ... je... tu m'as fait peur... Le monde est devenu tellement dangereux...Je ne le supporterai pas s'il t'arrivais quelque chose."

Puis les bras de ma mère se desserrent et elle disparaît peu à peu.

***

J'ouvre doucement les yeux. Ma tête repose contre la poitrine de Newt qui s'est lui-même endormi contre la portière. Je n'ai pas envie de bouger. Je referme les yeux pour réfléchir. A notre sortie du Labyrinthe, mes rêves avaient arrêtés, mais depuis près de deux mois, de nouveaux souvenirs ont commencé à me revenir en mémoire, pas toutes les nuits mais régulièrement. La plupart concerne mes parents.

Je sens Newt commencer à remuer légèrement. J'ouvre à nouveau les yeux et me redresse à contre-cœur. À côté de nous, Thomas s'est aussi endormi. Pour une fois son sommeil n'est pas agité. Frypan, lui, derrière nous, est parfaitement réveillé et regarde par la fenêtre l'air absent.

"Salut Harley ! Bon retour à la réalité. Me lance Jorge. Tu peux réveiller les deux autres hermanos, on arrive bientôt.

Ok"

Je secoue d'abord Newt puis Thomas par l'épaule mais aucun des deux ne semble vouloir se réveiller. Je n'ai pas la patience d'user encore de douceur. Je leur assène alors, l'un après l'autre, un coup de coude dans les côtes. Thomas se réveille en sursaut tandis que Newt grogne en se redressant.

"Aïe ! Râle ce dernier. Qu'est-ce qu'il se passe?

Vous n'aviez pas l'air décidé à vous réveiller. Je rétorque.

Il faut reconnaître que c'est une méthode très efficace. Fait remarquer Brenda.

On arrive bientôt hermanos. Déclare Jorge"

Pour la première fois depuis notre réveille, nous regardons le paysage. Les carcasses de voitures abandonnés sont très nombreuse et de hauts murs apparaissent au loin. Nous roulons encore quelques de minutes avant de nous arrêter au bord de la route. Nous descendons. De la où nous sommes, nous avons une vue d'ensemble surla ville.

Elle est entouré de hauts murs en béton et est organisée en cercle. A l'intérieur, les maisons et les bâtiments sont en meilleur état que tous ceux que nous avons vu jusque là. Au centre du cercle, une immense tour s'élève vers le ciel. Le long de cette tour, d'immenses lettres sont illuminées les unes en dessous des autres pour former un mot : WICKED. Devant les murs, une foule de personne en mouvement perpétuel semble vouloir entrer.

"Donc si je résume bien, commence Newt. On s'est battu pendant près de trois ans pour leur échapper et maintenant on va les chercher sur leur propre terrain.

C'est ça ! Confirme Thomas.

On est fou, je commente.

On ne pourra pas y aller avec Bertha, remarque Jorge, on devra finir à pieds.

On a pas de temps à perdre. Dit Brenda. Allons-y."

 Nous remontons tous dans la voiture. Et essayons d'aller le plus loin possible en voiture avant d'être obligé de nous arrêter. Nous atteignons finalement notre destination à pieds.

Le labyrinthe d'Harley : la mort ou le remèdeWhere stories live. Discover now