L'Autre Portgas

Bleue

L'explosion ravagea l'habitation qui explosa en petits morceaux. Ann leva les bras devant son visage pour se protéger des projectiles qui fusaient de toutes parts. Elle pesta furieusement contre toutes les divinités qui lui passaient en tête pour cette situation foireuse dans laquelle elles l'avaient encore fourrée. Un jour peu être, elle aurait une journée calme. Espérons. 

Quelque chose roula en dehors de l'explosion et alla s'éclater violemment dans l'habitation en face. Le grognement s'échappant des planches brisées lui indiquèrent que c'était en fait un être humain qui s'était fait projeter au travers quelques maisons. La jeune femme serra les dents pour le type, ça n'avait pas du être agréable. La personne se redressa en titubant et sortit des décombres en se frottant le crâne. L'Ex-Contre-Amirale le toisa en plissant les yeux de la tête au pied, essayant de se souvenir si elle l'avait déjà croisé quelque part, dans les dossiers de la Marine ou en mer. Quand elle l'aperçu enfin entre les volutes de fumées, son souffle se bloqua subitement dans sa gorge. 

Oh. 

Wow. 

La personne sortant de la poussière n'était pas un homme mais une femme. 

Une femme-poisson.

 Une TRÈS belle femme-poisson. 

Des cheveux turquoises au carré encadraient son visage fin, sa peau était rouge vive avec de petites tâches bleues qui la constellaient ça et là. Des yeux jaunes semblables à ceux d'un fauve, on aurait dit une déesse sortir des enfers. Elle était vêtue d'un vêtement blanc assez familier. Le cerveau d'Ann avait fait un looping dans sa boite crânienne avant de se mettre en veille.  Elle n'arrivait pas à assimiler l'apparition devant elle. De ce fait, elle était debout au milieu de la rue, les yeux écarquillés alors que tout le monde était allé se mettre à l'abri dès les premiers coups de feu. La jeune femme poisson la remarqua du coin de l'oeil, elle lui jeta un regard perplexe avant que son visage se recouvre d'un grand sourire. De l'endroit d'où elle avait été projetée quelques instants plus tôt, Ann vit des manteaux blancs se dessiner. Elle n'eut pas le temps de réagir que la femme poisson lui attrapa le bras et l'embarqua avec elle dans sa course poursuite. 

- Toi tu viens avec moi! 

La D. ne savait pas quoi répondre, son esprit essayant désespérément de comprendre ce qu'il était en train de se passer. Derrière elles, les marines eurent l'air surpris et vociférèrent: 

- Attrapez les! Faites attention Portgas D. Ann est avec elle! 

Les deux jeunes femmes coururent jusqu'à être à bout de souffle. Elles slalomèrent entre les bâtiments, les personnes, les étales. Ann réussit à ralentir la course de leurs assaillants en formant des murs de bois. Ce fut à son tour de se saisir du bras de la jeune femme et de l'entraîner vers la forêt. 

- Par ici, on pourra les semer! 

Elles se plaquèrent contre un mur, le souffle court, Ann dissimulant au mieux sa présence avec la fluide. Les soldats de la Marine coururent à côté d'elles sans les remarquer. Après quelques secondes d'attente, les cris de des hommes en blancs s'éloignèrent petit à petit pour laisser place au silence. Les deux jeunes femmes se détendirent enfin. Ann poussa un long soupir de soulagement et redirigea son attention vers la femme-poisson pour essayer d'avoir des explications sur ce qui venait de se passer. 

La jeune femme aux cheveux bleus déchira la partie haute de l'uniforme de la Marine qu'elle avait sur le dos en un mouvement fluide ce qui fit virer Ann à l'écarlate. La D. détourna le regard en balbutiant des phrases incohérente à propos du fait que c'était imprévu et peut être impudique de faire ça en pleine rue. La bleue ricana et posa une main sur l'épaule de la blonde qui ne fit que rougir encore plus. Ann finit par se retourner et constata (à son grand soulagement et à celui de ses hormones) que la jeune femme n'avait pas complètement détruit le tissu que la recouvrait. Le vêtement laissait apparaitre encore plus sa magnifique peau carmin et les petites tâches turquoises qui la décorait. Ann déglutit bruyamment. La jeune femme lui fit un grand sourire en tendant une main palmée vers elle. D'un voix guillerette et toujours un peu essoufflée de la course poursuite, elle se présenta: