Je passe un regard au-dessus de mon épaule avec l'espoir de voir les dessins qu'il m'a faits mais je ne vois malheureusement rien.

« Est-ce que je dois aussi te faire des dessins ? Je ne suis pas très douée pour les dessins mais je peux essayer... Mais il faudrait que tu libères mes poignets. »

    Il sourit puis s'installe sur le siège devant moi.

« Ce n'est pas toi qui t'offres à moi, Lilith. C'est moi. Lors de notre nuit de noces, j'aurais dû te faire ces dessins car c'est à moi de choisir si mon corps et mon esprit te sont consacrés. Je fais le choix de le faire mais toi, tu ne me dois rien. Les traditions officielles ne sont pas les tiennes. Si tu t'offres à moi, tu n'as pas à le faire devant mes traditions. »

    Mon regard se perd sur ses cicatrices et puis glisse sur ses tatouages. Tout un tas de phrases écrites dans la langue natale de son clan recouvrent son bras ainsi que des flammes, des références à la punition... Jungkook est une revisite du Diable en version moderne et plus flatteuse mais tout aussi complexe et intimidante.

« Alors, tu promets devant tes ancêtres que tu seras toujours à moi et de toutes les manières ?

— C'est une promesse. » il assure, sérieux.

    Je lui tends mes poignets.

« Si nous sommes vraiment l'un à l'autre, ne nous privons pas. Ne pas te toucher reflète la plus grande des privations lorsque toi tu décides que tu peux tout me faire. »

    Il hésite un instant mais accepte ma requête. Enfin libre de mes propres gestes, je me relève puis je viens m'asseoir sur lui, face à face.

« D'où est-ce que tu as l'affront de t'asseoir sur le punisseur ?

— Je suis l'amante du Diable. Ceci me réserve certains droits, surtout si l'homme le plus craint par la moitié de ce monde m'appartient corps et âme. je lui souris, effrontée.

— Tu n'aimes pas mon métier, mais tu ne peux pas nier aimer la puissance que j'ai sur ce monde, Lilith. Quand bien même tu es sage, tu grondes d'une envie de révolution. Tu veux façonner le monde et tu sais qu'avec moi c'est possible, parce que je peux faire ce que je veux et condamner qui je veux grâce aux pouvoirs de mes ancêtres. »

    Il a raison. Je n'aime pas savoir ce qu'il est capable de faire. Tuer, punir, torturer... Je ne suis pas de ce monde mais je suis en quête de justice et d'évolution que lui seul peut créer.

« J'espère que tu ne me décevras pas. » je dis.

    Nous nous embrassons et nos langues dansent ensemble. Je sens les mains de Jungkook se poser fébrilement dans mon dos pour vérifier que les peintures qu'il a faites avec je ne sais quoi soient bien sèches.

« Alors, monsieur le punisseur, où allez-vous me faire l'amour ? » je demande.

    Il examine les environs en réfléchissant réellement à l'espace qu'il préfère mais il répond :

« Ici, c'est très bien. Quoi de mieux que de jouir des plaisirs charnels que sur le trône de celui qui t'ouvrira les portes de l'Enfer ? Mon monde, c'est l'Enfer, mais tu y prends vite goût.

— C'est sûr que tu ne représentes pas tout à fait l'image du Paradis que je me faisais. » je suis obligée de reconnaître.

    Malheureusement, je l'ai déjà dit mais je suis corrompue par l'âme de mon mari. Les plaisirs de la chair sont un penchant qui nous attirent fatalement. Les attirances ne peuvent être reniées et renier qui nous sommes c'est ne pas profiter de nos erreurs tout en sachant qu'à notre mort, nous finirons quand même en Enfer... Autant y aller maintenant, sur le trône même de celui qui nous punira.
    Ses mains glissent sous ma jupe puis caressent mes cuisses en remontant vers mon sous-vêtement alors que nos bouches se retrouvent de plus belle. La tension monte rapidement entre nous au point que tout devient ingérable et impatient.
    Je passe ma main entre nos bassins et trouve le moyen de lui ouvrir son pantalon et je glisse ma main dans celui-ci pour pouvoir le caresser. Son gémissement se répercute sur mes lèvres et un léger sourire se soustrait de ma part.

« Tu n'es pas aussi sage que tu veux le faire croire.

— Heureusement, aucun témoin ne pourra te donner raison. » je me moque.

    Je sursaute légèrement lorsque ses doigts passent sous ma culotte mais je me rends compte que j'en mourrais d'envie. Je me cambre sur lui pour lui offrir l'espace qu'il jugera nécessaire pour pouvoir me toucher.
    Ma main libre se perd dans sa chevelure brune et je tire délicatement sur ses racines pour couper notre baiser.

« Pour une fois, je veux que ce soit toi qui me demandes. je veux.

— Tu veux que je te le demande, vraiment ? » il sourit.

    Mon regard ne défaille pas et cela lui assure que je le veux. En gardant son rictus arrogant, il rapproche de mon oreille et chuchote :

« Suce-moi.

— Ce n'est pas demandé. »

    Il ricane mais ne dit plus rien. Ceci sera sa seule déclaration et je reste perdue dans son regard.

« S'il te plaît ? je veux lui faire dire.

— La question est surtout de savoir si tu en as envie. »

    Il me mord la lèvre et je sais qu'il joue. Jungkook est un homme de domination et de tempérament. Il aime avoir le dernier mot. Il aime jouer des esprits.

« Mais si tu préfères qu'on passe directement au vif du sujet, ça peut aussi se faire. »

    Il agrippe ma taille et me plaque contre lui pour que son érection se presse contre mon sexe. Ma poitrine se comprime contre son torse nu mais chaud et je ne résiste pas à sa bouche.

« Je veux que tu me le dises, Lilith. Dis-moi ce que tu veux. Dans le cas contraire, je ne te ferai rien de plus que ce que nous faisons déjà. J'ai besoin que tu le dises.

— Mais si ça me gêne ?

— Ne le sois pas. J'aime ton corps et la moindre chose me plaira avec toi. Je veux qu'il en soit de même pour toi mais pour ça, tu ne dois pas être gênée. Ce que je veux de ton corps, doit être réciproque avec toi et pour cela, nous devons avoir du dialogue. Parce que j'ai connu la sensation du viol, je ne te toucherai jamais si tu ne me dis pas ce que tu veux. »

    Je caresse sa joue en posant mon front contre le sien. Je ferme les yeux et j'apprécie son étreinte autour de ma taille. J'aime son odeur et sa force, son courage et même si son côté brisé est parfois effrayant, j'admire sa détermination.

« Je t'aime. je parle.

— Je t'aime aussi. »

    Mes bras s'enroulent autour de son cou et je sais qu'aucun homme n'arrivera à la cheville de Jungkook, pour moi. Il n'y aura aucun ressenti assez puissant pour pouvoir me détourner de lui. Il n'y aura aucune âme assez frappante pour m'éloigner de lui. Lalzo le prieur d'âmes a réellement lié les nôtres et je ne le regrette pas. Je ne regrette même pas mon passé chez les Phoenix parce qu'ici, je suis chez moi et que je ne l'aurais jamais compris sans avoir vécu avant chez l'ennemi.

« Je veux que tu me fasses l'amour. Je veux que tu prennes ma virginité mais puisque tu as connu la sensation du viol, je suis aussi obligée de te demander si tu le souhaites. Je ne veux pas te forcer. »

    Je sais que Jungkook a autant besoin d'être rassuré que moi. Nos histoires sont différentes et même si ma vie sexuelle est très courte, celle de Jungkook se compose en plusieurs chapitres traumatisants pour un enfant. Parce que je ne veux pas lui infliger les mêmes sévices que le punisseur lui a fait subir, je ne veux pas l'obliger. S'il ne se sent pas prêt, alors nous attendrons encore.

« Je ne sais pas si j'ai vraiment dépassé mon blocage. Je ne sais pas si mes envies dépassent juste la vérité mais j'en ai envie aussi.

— Alors, nous prenons le risque ?

— Je ne suis pas le genre de personnes à trembler devant le danger. il me sourit, pour me rassurer.

— Avec toi, je suis assez en sécurité pour me mettre en danger. »

    Dans cette phrase, j'espère qu'il comprendra à quel point je lui offre mon âme. Je ne lui parle pas uniquement de mon corps, je lui parle également de la vie que je vais construire à ses côtés. Je lui fais confiance et je n'ai pas peur lorsqu'il est à mes côtés parce qu'il fait de moi une personne plus confiante et assumée.

« Alors, c'est d'accord. »

Dirty heart I - isn't me -Where stories live. Discover now