Ça ne va que dans tes bras

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Thème : Safety

Marinette tremblait de froid. Les gouttes de pluies se mêlaient à ses larmes. Elle courrait droit devant elle, ne prenant pas le risque de se retourner. Comment le Papillon avait-il découvert son identité ? Elle l'ignorait. Mais, maintenant c'était trop tard. Alors Marinette courrait, elle fuyait, pour sa vie et celle de tous les habitants de Paris.

Ses pieds lui brûlaient, ses jambes flagellaient mais elle n'en tenait pas compte. Elle n'avait pas la moindre idée d'où elle se trouvait, les rues étaient désertes et elle ne reconnaissait pas les bâtiments qui l'entouraient. Elle trébucha, mais se releva bien vite, ignorant le sang qui dégoulinait déjà le long de son bras.

Elle aperçut une silhouette au loin alors elle hurla.

« Au secours ! Aidez-moi ! »

Continuant sa course vers cette personne qui pourrait, elle l'espérait, lui venir en aide, un soulagement envahie tout son être.

« Chat Noir ! À l'aide ! »

Elle se jeta dans les bras du félin, qui la rattrapa de justesse. Elle était dans un sale état, et semblait terrifiée.

« Vite ! Il faut s'enfuir, je t'expliquerais tout. »

Il ne perdit pas une seconde et déplia son bâton. Il rejoignit les toits, la jeune femme maintenue contre lui. Il se mit à courir, sans réellement savoir où aller, ni ce qu'il se passait. Il prit la décision de la ramener au sec, chez elle.

Marinette reconnut l'itinéraire de son partenaire et le stoppa net.

« Non ! Pas chez moi ! C'est trop dangereux, c'est là qu'il cherchera en premier. »

« Marinette, tu vas m'expliquer ce qu'il se passe. »

« Je te promet de tout te raconter quand nous serons à l'abri. »

Il lut dans son regard toute la peur qu'elle ressentait. Elle était en détresse et semblait sur le point de s'écrouler. Il hocha la tête et réfléchit. Le problème de Marinette semblait extrêmement sérieux. Elle n'était pas du genre à flancher pour un rien. C'était aussi une personne de confiance, qui ne trahirait jamais ses secrets. Alors, il prit la décision de la ramener chez lui.

Il prit la direction de son appartement, prenant soin de faire un large détour et de ne pas être suivie. Il atterrit sur son balcon, fit glisser la porte-fenêtre et pénétra dans le salon. Il referma à clef derrière lui et déposa Marinette.

A peine eut-elle posé un pied par terre, qu'elle lâcha prise. Elle tomba à terre, pleurant de souffrance, criant de douleur. Chat Noir se jeta sur elle et la prit dans ses bras. Il la berça tout contre lui, lui murmurant des mots qu'elle n'entendait probablement pas.

La voir ainsi lui déchira le cœur, quel que soit ce qu'il se passait, la situation était grave. Il essaya de la calmer pendant de très longues minutes. Elle finit par s'immobiliser, elle avait le regard vide, fixant un point imaginaire. Il la porta jusque sur le canapé et la recouvrit d'une couverture, tentant de lui apporter un peu de chaleur malgré ses vêtements mouillés.

Il s'assit à ses côtés, et glissa sa main dans son dos. Il fit de délicates caresses le long de son corps et lui parla d'une voix douce.

« Marinette, tu veux bien m'expliquer ce qu'il se passe ? »

Elle hocha la tête, continuant de fixer son point invisible, les larmes dégoulinant sur ses joues sans interruption. Elle était clairement en état de choc, et il ne voulait pas la brusquer.

Tout s'embrouillait dans la tête de Marinette. Les évènements c'étaient très vite enchaînés, ne lui laissant pas le temps de les assimiler un à un. C'était donc un océan d'émotions qui l'avait envahie dès qu'elle s'était accordée une minuscule seconde.

« C'est le Papillon... et » Elle voulait parler, lui expliquer clairement la situation, mais les sanglots reprirent dès que le premier son franchit la barrière de ses lèvres. « J'étais coincée... Attachée.. et Tikki... ma boucle d'oreille... Puis je me suis enfuie... »

Chat Noir écarquilla les yeux. Il n'avait rien compris à l'histoire de Marinette mais les seuls mots qu'il était parvenu à distinguer ne laissait planer aucun doute. Ladybug est Marinette. Marinette est Ladybug.

Si sa partenaire n'avait pas était en pleurs dans ses bras, il aurait probablement prit le temps de crier de joie. Mais l'heure était grave. Malgré les sanglots, ce qu'il avait réussi à comprendre était on ne peut plus inquiétant. Il devait réussir à la calmer et à avoir toute l'histoire au plus vite.

« Mari, calme-toi s'il te plaît. » Il l'attira à lui et l'étreignit tendrement. « Je ne comprends rien Princesse, essaie de respirer plus calmement d'accord. »

Elle hocha la tête et prit du mieux qu'elle put une grande inspiration. Puis souffla, difficilement. Elle répéta l'exercice jusqu'à ce que sa respiration devienne plus régulière. Elle sentit son dos se détendre et son cerveau tourner un peu moins vite. Elle ferma les yeux et se concentra sur les battements de son cœur, qui ralentissaient au fur et à mesure qu'elle reprenait ses esprits.

« Le Papillon. Je ne sais pas comment, mais il a découvert qui je suis. Il m'a attaquée et il m'a... »

Elle ferma les yeux et respira profondément.

« Il m'a attachée et emmenée je ne sais où. C'était sombre, humide et l'air était terriblement froid. J'étais bâillonnée, je ne pouvais pas me transformer. Après seulement quelques minutes, il est apparu et... Il semblait si immense. Son sourire était à glacer le sang. Il s'est approché de moi et j'ai essayé de me débattre, mais je ne pouvais presque pas bouger. Il m'a enlevée une boucle d'oreille et il l'a placée dans une petite boîte, qu'il a ensuite donné à Mayura qui est partie avec. »

Elle fit une pause, sentant les larmes inonder ses yeux et brouiller sa vue. Chat Noir ne disait rien, il continuait machinalement ses caresses dans son dos mais son regard était noir, sa mâchoire crispée.

« Je ne pouvais plus me transformer, alors il m'a enlevé le bâillon. Et il m'a demandé qui tu étais. Je lui ai dit que je ne savais pas alors il... il m'a frappée. Il a reposé la question, et j'ai redonné la même réponse. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais il a fini par comprendre que je ne le savais vraiment pas. Alors, il a voulu prendre ma deuxième boucle. Il m'a attrapée d'une main et m'a soulevée du sol. En fait, s'il ne l'avait pas fait je n'aurais jamais pu me relever et m'enfuir. Quand il approché sa main de mon visage, je l'ai mordu et je suis partie en courant. Je ne sais pas trop comment, mais j'ai réussi à me libérer des cordes et j'ai couru, couru, couru, jusqu'à tomber sur toi. »

Et elle s'arrêta. Le silence dans la pièce était lourd. Marinette se sentait vidée de toute énergie, de toutes ses forces. Comme si racontait les évènements avait fini de l'épuiser.

Chat Noir assimila tout le récit et serra les poings. Quand il mettra la main sur ce fumier, il ne donnerait pas cher de sa peau. Mais il était seul désormais. Sans Ladybug pour purifier les akumas, c'en était fini d'eux.

Le cours de ses pensées fut interrompu par le poids du corps de Marinette sur le sien. Elle avait fermé les yeux et sa respiration était étrangement calme. Il comprit alors qu'elle s'était endormie. Ajustant doucement leur position, il l'allongea, sa tête sur ses jambes et promena ses griffes dans ses mèches brunes.

Il vint déposer délicatement ses lèvres sur son front et lui souffla à l'oreille :

« Ne t'en fait pas Mi Lady, je ne protégerais toujours. Quoi qu'il en coûte. »

Elle bougea dans son sommeil et se serra un peu plus contre lui. Il sourit et ferma les yeux.

« Tu es en sécurité avec moi. De toutes façons, ça ne va, que dans tes bras. »

Marichat May -recueil d'OSDonde viven las historias. Descúbrelo ahora