SMOKERS ~Suna Rintarou X OC~

Palace

Hana se sentait merveilleusement bien. Il faisait chaud, elle était confortablement installée et des mouvements de balancier la berçaient doucement.

Et cette odeur, cette odeur forte et rassurante, comme celle d'une maison dans laquelle on se sent en sécurité...

Soudain, des bruits de tissus froissés perturbèrent la tranquillité de la jeune fille. Avec un grognement de désapprobation, elle ouvrit lentement les yeux.

La première chose qu'elle aperçut fut l'oreille, puis le cou dégagé d'un garçon à quelques centimètres de ses yeux. Il était près, trop près d'elle. Alors, dans un soudain mouvement de recul, Hana donna un coup avec la paume de sa main dans la mâchoire du garçon.

    - Aïe ! Putain, t'abuses.

Hana reconnut, immédiatement la voix de Suna Rintarou et cela acheva enfin de la tirer complètement du pays des songes. Elle le fixa, un peu perdue mais prête à lui en remettre une s'il se rapprochait encore.

    - Tout doux. Je voulais juste appuyer sur le bouton d'arrêt. Dit-il en se frottant la joue.

Hana tourna la tête vers la direction où Suna se penchait plus tôt et remarqua le petit bouton rouge sur lequel figurait l'inscription « stop ».

    - On est bientôt arrivés ?

    - Bien vu Sherlock. Répliqua-t-il en pressant du bout des doigts le fameux bouton.

Les pensées d'Hana étaient de nouveau en place et elle se rendait compte de ce qu'elle venait de faire. Elle espérait ne pas l'avoir trop amoché. Il acceptait de la raccompagner et tout ce qu'elle trouvait à faire c'était lui mettre une droite. Cependant, elle ne s'excusa pas car elle était presque certaine qu'il avait fait exprès de se mettre aussi près.

D'ailleurs, elle se rendait dorénavant compte que l'odeur de tout à l'heure émanait en fait de lui.

Hana soupira et se frotta les yeux ; malgré sa courte sieste, elle était encore extrêmement fatiguée. Suna avait l'air d'être dans le même état. Ses yeux n'étaient pas aussi vifs qu'à l'habitude et ses répliques moins cinglantes.

Le bus s'arrêta et Hana reconnut le quartier dans lequel se trouvait le lycée. Elle se dirigea vers la sortie et posa un pied dans la rue. Cependant, Suna ne l'avait pas suivie. Elle se retourna, croyant qu'il avait changé d'avis et qu'il ne voulait plus l'accompagner.

Mais non, le brun était bel et bien debout dans l'allée centrale du bus mais, au lieu de rejoindre la sortie, il prenait en photo ses dessins tracés plus tôt sur la vitre.

Hana sourit en se remémorant le profil Instagram chaotique du jeune garçon. Elle imagina sans mal le cliché parmi les photos de paysage, les captures d'écrans ou les paroles de chanson en tous genres.

Suna sortit donc quelques secondes plus tard pour emboîter le pas d'Hana dans la direction de son domicile. Le trajet, aussi court fût-il, se déroula dans un silence entendu. Hana connaissait le chemin par cœur tandis que Suna découvrait en quelque sorte les lieux. Il n'était jamais venu dans ce quartier rempli de maisons « de riches » comme il aimait les appeler. Avant sa venue, il ne s'était même pas imaginé qu'il y avait de telles villas dans le centre-ville.

Après encore quelques minutes de marche, Hana s'arrêta devant un grand portail électrique. Sans une once de discrétion, le brun se recula de quelques pas pour pouvoir observer la façade de la maison. Évidemment, elle le remarqua et interrogea son aîné du regard.

    - Pas mal la baraque. Dit-il sans même dévier les yeux.

Hana sentit la gêne augmenter en elle. Elle était absolument consciente de la chance qu'elle avait de vivre dans une aussi grande maison cependant, elle n'aimait pas s'en vanter. Exposer sa richesse n'était pas dans ses habitudes alors la réflexion de Suna la mit un peu dans l'embarras.