19. Incertain

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Alec

Bien qu'une semaine se soit écoulée, mes questionnements restaient omniprésents. Ma cervelle surchauffait.

Ce midi, je mangeais avec Devon, l'ami d'Elena qui était devenu également le mien maintenant. Nous avions passé beaucoup de temps ensemble dernièrement, j'aimais bien être en sa compagnie. Les valeurs des pompiers étaient assez proches de celle de l'armée alors nous nous étions découvert de nombreux points communs.

— Et voilà pour vous, chantonna la serveuse en déposant les assiettes sur la table. Vous avez besoin d'autre chose ?

— Pareil, s'il vous plaît, déclara Devon en montrant nos boissons.

La serveuse hocha la tête, lui fit un grand sourire et disparut.

Le lieu dans lequel j'avais retrouvé Devon pour déjeuner était charmant, pas très loin de sa caserne de pompier. Apparemment, c'était un des restaurants préférés de ses collègues de travail et il voulait me faire découvrir leur cuisine. Personnellement, aucun des restaurants que j'avais essayé depuis que j'étais ici ne m'avait étonné. La cuisine française est hors compétition. Et je ne me privais pas de taquiner Devon avec ça.

Nous commencions notre repas lorsqu'il attaqua dans le vif du sujet, sans détour.

— Bien, alors vas-y je t'écoute.

— Quoi ?

— Je sais bien que quelque chose te tracasse, ça se voit dans tes yeux.

J'avais analysé en long et en travers toutes mes émotions et je ne réussissais toujours pas à y voir clair. Vers sept heures du matin, j'avais envoyé un message à Devon pour lui dire que j'avais besoin de parler à quelqu'un. L'initiative de cette demande avait dû être influencée par la fatigue parce que lorsque j'avais vu sa réponse sur mon téléphone, j'avais été pris de panique. Et elle ne m'avait pas quitté depuis cet instant, confortablement installé à table, partageant un bon repas avec un ami.

Je mâchai longuement mon morceau de viande pour me donner du courage en pesant le pour et le contre. Il fallait bien que je me confie à quelqu'un sur mes problèmes et je ne voyais personne de plus proche de moi que Devon, hormis Killian évidemment, mais il était le coeur du problème.

— Alec ? insista Devon en fronçant des sourcils.

— Je... commençai-je avant de me racler la gorge.

— Crache simplement le morceau, mec.

La simplicité de Devon me poussa à lui faire confiance.

— Je crois que je suis jaloux de Steve, lâchai-je précipitamment.

— Jaloux de quoi ?

— De sa relation avec Killian. Qu'ils soient... intimes, précisai-je.

Devon mangeait comme s'il ne l'avait pas fait depuis des jours. Il me fixait, impassible, et son silence m'agaça.

— Tu ne dis rien ?

— Tu tires une de ces tronches ! J'attends la chute.

— Je... je ne comprends pas comment je peux être jaloux de Steve, ou comment je peux ressentir certains trucs quand je suis proche de Killian. Parce qu'il m'a embrassé. C'était rien, hein, juste un effleurement de lèvres mais quand même, qu'est-ce qui lui a pris ? Et je n'ai pas réagi, putain !

Mon discours fut interrompu parce que j'avais besoin de reprendre ma respiration. Devon écarquilla les yeux mais ne dit rien. Il m'enjoignit à reprendre du début et je racontais tout.

Alter EgoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant